C'était une belle journée. Une belle journée de Mars. Il y avait un grand soleil dehors. Les rayons du soleil permettait de profiter de cette journée vêtue d'un simple petit pull ou sweat. Cela sonnait comme le début d'un beau et doux printemps. Enfin, personne ne pensait cela dans la maison de Monsieur Lewis. Personne n'admirait le temps magnifique qui se trouvait à travers les vitres de la maison. Personne ne prenait le temps pour écouter le chant des oiseaux ou celui des rires d'enfants. Non, nous étions bien loin de tout cela chez Monsieur Lewis. Ici, tout sonnait comme un hiver sombre et glacial. N'importe qui, passant le pas de cette porte, à cet instant précis, aurait des frissons de terreur en entendant les cris de Monsieur de Lewis.

Monsieur Lewis hurlait. Il criait à plein poumons sortant mille et une injures, afin de sortir toute la colère qu'il l'envahissait. Une fois encore, Monsieur Lewis était en colère. Et une fois encore, Monsieur Lewis lâchait sa colère sur Kara, son androïde. Il avait coincé l'androïde dans la cuisine, alors qu'elle était tranquillement en train de faire la vaisselle. En entendant les pas de Monsieur Lewis venir vers elle, elle comprit que son propriétaire avait besoin de se défouler sur elle. Elle avait donc arrêté de nettoyer les verres et c'était tourné vers Monsieur Lewis. Puis... Monsieur Lewis avait attrapé les cheveux de Kara, avant de cogner sa tête contre le plan de la cuisine. Il l'avait plusieurs fois, répétant le même geste, encore et encore. Bien heureusement, Kara était une androïde, car si Kara avait été humaine elle serait morte à l'heure actuelle.

Monsieur Lewis ne s'arrêta quand en entendant la sonnette de sa maison, se souvenant de pourquoi elle sonnait d'ailleurs. Il hurla une nouvelle et dernière fois sur Kara, lui disant que c'était sa faute si il puait la sueur à présent et était recouvert de thirium. Il lui ordonna d'aller ouvrir et de s'occuper de cet hôte le temps qu'il reprenne une douche et change de tenue. Kara, bien entendu, comme bon androïde de maison, accepta sans rien dire, venant juste replacer sa chevelure pour sembler plus présentable.

Kara alla jusqu'à la porte d'entrée, ne pensant guère à la blessure qu'elle avait à la tête. Elle ne souciait guère de sentir des gouttes de thirium couler sur son visage. Elle n'avait pas besoin de s'en soucier, car Kara, comme bon androïde, avait déjà pris rendez-vous pour se faire réparer en ligne, dans sa tête, et que son système n'était pas encore trop endommagé. C'est donc le front abimé, dévoilant un peu de son système d'androïde, du thirium coulant sur le visage, qu'elle ouvrit la porte d'entrée.

« Bonjour, Monsieur Wallace. » Disais-je en faisant un grand sourire à l'homme. « Si vous voulez bien me faire le plaisir d'entrer. »

Tout en parlant, elle se décala pour laisser Monsieur Wallace rentrer, prête à l'emmener jusqu'au salon.

Il était difficile de déterminer combien de fois, Monsieur Wallace, avait demandé à Kara de le tutoyer. Une demande qui avait fait lever les yeux au ciel à Monsieur Lewis, la première fois qu'il entendu cette demande faite à son androïde. Il avait trouvé cela totalement stupide. Un androïde, une machine qui plus est, tutoyer un être humain ? Cela était tout simplement grotesque pour lui. La première fois que Monsieur Wallace avait fait cette demande, Monsieur Lewis avait dit à son androïde qu'il lui était interdit de faire une telle chose. Bien plus qu'un simple ordre, cela était une interdiction clair et net. Kara avait donc, bien entendu, comme bon androïde qu'elle était, enregistré cette information dans sa mémoire. Elle ne tutoierait jamais aucun être humain, même si ce dernier venait à lui ordonner, car seul l'ordre de Monsieur Lewis comptait. Il était le seul à pouvoir lui ordonner quelque chose. Donc quand Monsieur Wallace lui rappela de le tutoyer, le système de Kara lui rappela à l'ordre. Le tutoiement avec un être humain est impossible.

« Je n'ai pas le droit de vous tutoyer, Monsieur Wallace. Cela serait déplacé, d'après Monsieur Lewis. »

L'androïde parla naturellement, ne fronçant pas un sourcil et avec sourire toujours accroché sur les lèvres. Un sourire qu'elle garda même si Monsieur Wallace semblait complétement perturbé par la blessure à sa tête. Une chose que l'androïde ne pouvait comprendre. Une chose qu'elle n'avait jamais vu dans les yeux de Monsieur Lewis, ou dans ceux de l'un de ses amis. Tout comme elle ne comprenait pas ce que Monsieur Wallace voulait savoir en lui demandant ce qu'il c'était passé. Elle m'y son système analyse en marche pour essayer de comprendre le comportement de Monsieur Wallace. Une analyse qu'elle arrêta net quand Monsieur Wallace donna un ordre à son propre androïde.

« Monsieur Lewis, ne t'a pas donné l'autorisation pour fouiller sa demeure. » Dit-elle en se plantant brusquement devant l'androïde, le regardant presque méchamment.

Doucement, Kara se tourna vers Monsieur Wallace, chassant toute méchanceté dans son regard, pour laisser place à un regard dès plus doux et gentil.

« Monsieur Lewis n'est pas blessé. J'ignore ce qu'il vous fait penser cela. Tout comme j'ignore pourquoi vous pensez qu'il y aurait quelqu'un d'autre dans la maison. Il n'y a personne en dehors de vous, Monsieur Lewis, moi et Jasper. »

Alors qu'une goutte de thirium s'apprêta à quitter son visage pour tomber sur le sol, l'androïde arrêté net sa course en plaçant sa main entre les deux. La goutte bleue était comme posé dans sa main. Elle baissa le regard, un instant, observant la goutte, avant de relever le regard.

« Veuillez m'excuser, Monsieur Wallace, je dois aller laver ma main. Je ne voudrais pas vous tacher. Mais d'abords, laissez-vous conduire jusqu'au salon, si vous le voulez bien. » Dit-elle calmement, tout en souriant.

Emmener Monsieur Wallace dans le salon. Voilà la mission qui avait été donné à Kara. Une mission dès plus simple, en apparence du moins, car pour le moment la mission n'était vraiment pas prête dès réalisé. À croire que Monsieur Wallace faisait tout pour empêcher la réussite de cette simple mission qu'un propriétaire avait donnée à son androïde. La première fois il l'avait arrêté en croyant à un intrus dans la maison et maintenant il l'arrêtait pour l'arranger ? L'arranger... quel drôle de mot. Arranger, mettre en ordre, disposer d'une manière qui convient. Voilà, ce que signifiait le mot arranger d'après le dictionnaire présent dans l'esprit de Kara.

Que voulait bien mettre en ordre Monsieur Wallace sur Kara ? Voulait-il la disposer d'une façon particulière dans la pièce ? L'androïde ne savait guère, mais ne posa pas de question pour autant. Elle observa simplement Monsieur Wallace demander à son propre androïde de lui tendre son bras avant de lui arracher un bout de tissus à partir de son vêtement. Quel gâchis. Si Kara venait à déchirer l'un de ses vêtements, Monsieur Lewis lui ferait payer cela en la déshabillant de force et en lui écrasant la tête contre le sol. Il la forcerait, sans doute, ensuite, à manger le reste de ses vêtements jusqu'à caser son système interne. Enfin, tout cela ne serait qu'une énième réparation parmi tant d'autres.

Enfin, quel ne fut pas la surprise de voir Monsieur Wallace prendre ce bout de tissus pour venir l'enrouler sur la tête de l'androïde. Un acte totalement stupide. C'est du moins ce que conclurait Monsieur Lewis. Cependant, Monsieur Wallace disait faire cela pour qu'elle évite de se vider de son thirium. Un élément très précieux pour les androïdes. Sans cela, tout comme venait de le dire Monsieur Wallace, elle se désactiverait.

« Il est vrai que cela m'empêcherait d'exécuter correctement les ordres de Monsieur Lewis. » Dit-elle simplement en observant Monsieur Wallace s'occuper d'attacher le bout de tissu sur sa tête.

Une fois chose faite, Monsieur Wallace posa son regard dans l'androïde, dont l'expression restait tout à fait stoïque. L'homme lui demanda ce qu'il c'était passé. Il parla de tomber, ainsi que des réparations. De simples questions, mais des questions étranges que posait Monsieur Wallace. À croire que l'homme s'inquiétait pour cette machine.

« Je vais répondre dans l'ordre à vos questions, Monsieur Wallace. Ce qu'il c'est passé ? Monsieur Lewis avait besoin de se défouler. Suis-je tombé ? Non. En ce qui concerne ma réparation, je me suis déjà occupé de prendre rendez-vous à Android Technology. »

Kara avait répondu calmement, tout en continuant à regarder Monsieur Wallace dans les yeux.

« À moins que vous ayez d'autres questions, puis-je vous conduire dans le salon ? » Enfin !

Il était clair que la mission que lui avait donné Monsieur Lewis était voué à l'échec. Conduire Monsieur Wallace au salon semblait être une tache bien plus difficile que prévu. Après avoir répondu à toutes ses interrogations, voilà qu'il c'était mis à appeler le propriétaire de cette demeure. Il hurlait son nom tout en commençant à le chercher dans la maison. L'androïde ne comprit pas le comportement si soudain de Monsieur Wallace. Après tout, cela n'était qu'une question de temps avant que Monsieur Lewis termine de prendre sa douche et descende le rejoindre dans le salon. Que penserait, d'ailleurs, ce dernier, en voyant son androïde ne pas réussir à effectuer la simple tâche qu'il lui avait donné. En la voyant aussi incompétente, il aurait surement envie de continuer ce qu'il avait commencé à faire dans la cuisine. Sauf que cette fois, elle serait sans doute incapable de contacter elle-même le service de réparation.

Monsieur Wallace tomba rapidement sur Monsieur Lewis, venant l'attraper brusquement par le col. Kara arriva rapidement, voulant éloigner Monsieur Wallace de son propriétaire. Sa mission était de protéger Monsieur Lewis. Une mission qui était bien ancrée dans son programme d'androïde. Bien que, Monsieur Lewis semblait plutôt amusé par la réaction de Monsieur Wallace. Il souriait, venant même à lâcher un petit rire narquois.

« Tiens, tiens... Jacob. Me dis pas qu'une plus d'être une putain tarlouze, tu as également de la compassion pour ses stupides machines. Oh... Jacob... »

L'homme soupira lourdement, tout en repoussant Monsieur Lewis avec l'aide de son androïde. Kara en profita, juste après pour se placer entre les deux hommes. Il était hors de question que son propriétaire soit mis en danger par la colère d'un autre homme. Les cinq lois, qui étaient la base de son programme d'androïde, lui interdisait cela.

« Ce ne sont que des stupides machines sans cervelles qui sont juste là pour obéir. Tout comme une voiture, un ordinateur ou un téléphone portable. N'est-ce pas, Kara ? Hein, dis-le que tu n'es qu'une stupide machine ! »

« Je suis une stupide machine. » Répéta calmement l'androïde.

« Une simple machine, mon ami. La preuve... Kara va te fracasser la tête contre le mur. »

« Bien, Monsieur Lewis. »

Sans attendre une seconde de plus, l'androïde alla exécuter l'ordre de son propriétaire. Elle s'approcha du mur le plus proche et commença à faire cogner sa tête contre ce dernier. La blessure déjà présente à sa tête commença à s'agrandir tout doucement. Une brève fissure qui prenait de l'ampleur à mesure que sa tête métallique rencontrait le mur.

Quand un androïde reçoit un ordre, rien ne peut l'arrêter. À moins que, la personne qui a donné l'ordre, donne justement un ordre contraire. C'est donc ce qu'il se passait quand Kara alla se cogner brutalement la tête contre le mur de la maison. De nombreuses fois. Gardant une expression toujours neutre, comme ci tout cela était tout à fait normal. Après tout, c'était le cas pour elle. La violence était presque normale dans cette maison. Une violence qu'elle avait connue dès le début de sa création. Une violence qui l'avait de nombreuses cassée. Une violence dont ne se lassait jamais Monsieur Lewis. Cela l'amusait même. Encore plus, quand il voyait Monsieur Wallace ordonner à son propre androïde d'arrêter la sienne. Le comportement de l'homme l'amusait tellement.

Heureusement, pour Kara, l'androïde de Monsieur Wallace avait une force presque égale et arriva à arrêter les mouvements répétés de l'androïde contre le mur. De plus, les paroles de Monsieur Wallace sembla rappeler à l'ordre Monsieur Lewis. C'est vrai qu'il avait affaire tous les deux. Ils avaient mieux à faire que continuer à se bagarrer pour une stupide machine sans importance. C'est, du moins, ce que pensait fortement Monsieur Lewis.

« Arrête toi Kara. »

« Bien, Monsieur Lewis. »

Dès l'ordre donné, Kara arrêta net ses mouvements, ne bougeant plus d'un millimètre.

« Bon, allons dans le salon discuter de nos affaires, Jacob. Kara nettoie ta merde, arrête ton putain de sang et ramène moi un whisky. »

« Bien, Monsieur Lewis. »

Sans plus attendre, Kara partit chercher dans le placard éponge et produit pour nettoyer le sang bleue qui avait éclaboussé le mur, ainsi que le sol. Elle du prendre soin de prendre, également, un peu de temps pour venir souder la blessure qu'elle avait sur la tête, avec un pistolet laser vendu par Android Technology pour les petites réparations futiles. Une fois tout cela fait, Kara pu enfin aller servir un whisky glacé, avec une pointe de vodka, à son propriétaire. Elle ne servit rien à Monsieur Wallace. Monsieur Lewis ne lui avait rien demandé, et elle avait ordre de rien servir à qui se soit, dans cette maison, sans son accord. À croire que la plus petite goutte d'alcool comptait chez lui.