Je réouvre les yeux, la respiration encore haletante. Je tourne mon regard autour de moi… tout le monde me regarde avec des yeux apeurés et je suis allongé sur le canapé. Une serviette fraîche sur le front. J’ai fait un malaise. Vu leurs têtes et la sensation d’oppression que je ressens en se moment, j’ai tourné de l’œil aussi simple. Je reprends mes esprits, doucement. La serviette fraîche me fait un bien fou, je bouge la tête et regarde Caleb et lui glisse un petit : « Merci Caleb… » C’est le trou noir, je me souviens que ça n’allait pas, la tête qui tourne et me voilà allongé dans le canapé. Je déteste ça ! Je me redresse doucement pour m’assoir, prenant dans ma main la serviette pour la mettre autour de mon cou pour me rafraichir la nuque. Cependant je n’ai pas oublié pourquoi mon corps a déconnecté… Gabriel. Mon cœur ne cesse de palpiter. C’est bien la première fois que je ne sais pas quoi faire dans une situation aussi grave. Je rebondis toujours. J’ai toujours été la jumelle calme, réfléchis, qui prend le temps de poser les choses et qui calme l’autre. Je me sens perdu car ma famille est en danger et que j’ai peur.

On me tend un verre d’eau pour que je bois. J’avale quelques gorgées mais je regarde Laura à l’aide. Ce regard qui veut dire que j’ai besoin d’elle, là, maintenant. J’ai juste besoin de la sentir prêt de moi, n’importe quoi… sa main, son bras, qu’importe ! J’ai l’impression que tout ça, est un affreux cauchemar, que tout, que rien n’est réel. Apprendre la vérité sur David c’est une chose, sur Gabriel s’est trop. J’essaye de contenir la panique qui est en moi, encore tremblante je dis « Il faut… il faut prévenir papa, on doit appeler la police... » J’énumère des choses qui me semblent logique. Prévenir papa du danger, qu’il puisse se mettre à l’abri avec Alice. Qu’il prévienne maman, Harry, Sirius et Sam. Que la police l’arrête, face quelque chose au plus vite. Je me sens démuni car j’ai peur qu’il arrive quelque chose de grave à ma famille… Il a déjà réussi à couper le bras de mon père… j’ai peur d’une prochaine étape.

Je n’arrive toujours pas à croire que Gabriel est pu faire ça. David nous ment peut-être encore ? Qui me dit qu’il n’est pas encore dans cette horrible secte sordide… Qu’il ne fait pas ça pour nous faire souffrir ? Je le regarde, je suis suspicieuse. Je connais depuis bien plus longtemps Gabriel que David. Gabriel a été plus souvent présent pour nous que là été notre père. J’ai envie de lui faire confiance plus qu’à David que je ne connais pas si bien… même Laura finalement. « Est-ce que tu as une preuve ? » Demandais-je la voix tremblante… j’ai peur de ce qu’il pourrait me montrer car dans le fond j’ai envie qu’il est tort. Je n’ai pas envie de voir la réalité que mon oncle essaye de nous tuer.

Ce qui me met hors de moi, c’est de savoir qu’il a délégué l’ami de notre père pour le prévenir et Alice. Même pas le courage d’aller le voir en face, de lui expliquer en face. Toutes cette situation est cauchemardesque et je ne sais plus quoi penser, comment agir de manière sensée. Sans rire, je me demande ce que je fais encore dans ce canapé… Je suis en colère ! Mais le simple fait de sentir ma sœur contre moi, c’est apaisant. Je ne dirais pas que je suis calme mais ça me rassure. Du moins quelques secondes. Je regrette déjà d’avoir demandé des preuves. Il nous donne son téléphone portable. Mes yeux suivent les lignes de chaque messages… Plus je lis, plus je ressens un affreux mélange de nausée et de colère… Ma pauvre mère, notre pauvre famille ! Sans même m’en rendre compte le téléphone se trouve dans mes mains et ce qui se me sort de ma bulle c’est le bruit d’une claque. Je lève les yeux rapidement. C’est Laura qui a donné le top départ des hostilités. Et mince !

Je me lève d’un bon, le portable de David sur le canapé, j’attrape Laura pour la retenir en arrière, éviter qu’elle ne lui donne une nouvelle claque. Ça ne changera rien à la situation, si elle a besoin de vider son sac on trouvera une autre solution que de faire du mal à quelqu’un… même si au fond de moi, il l’a bien mérité ! Et j’aurais bien aimer voir Laura l’utiliser comme un punchingball mais… c’est mal. « Laura … Laura … On vaut mieux que ça… » Je la tire vers moi pour l’entourer de mes bras. « On va s’en aller… on a plus rien à faire ici ! Ca va aller Love, on va s’en sortir je te le promets… » Dis-je à son oreille, tout en lançassent, tendrement mais fermement. On ne doit pas rester ici, et je n’ai pas envie de rester une minute de plus dans l’appartement d’un malade !

Je lâche Laura, m’assurant qu’elle m’a bien compris et qu’elle ne va pas se retourner pour en recoller une à David. Je termine mon verre de Jus d’orange et je récupère le téléphone de David et je le mets dans mon sac. Sans lui demander son avis ni son autorisation. « On y va et je prends ton téléphone… Je pense que tu as assez fais de mal pour aujourd’hui David. On se reverra rapidement j’imagine. Timothy, désolé de cette situation… Bon courage. » Oui je ne lui en veux pas de vouloir protéger David. Je peux comprendre que l’on puisse changer, regretter ses choix passés. Il connait le nouveau David. Moi l’ancien a failli tuer mon amie et mon père. C’est difficile à accepter pour le moment. Je me tourne vers Caleb, lui tendant la main. J’imagine qu’il n’a pas spécialement envie de rester seul avec eux et j’avoue ne pas vouloir non plus… Vu la masse et sa réelle nature, je pense que laisser Caleb avec son agresseur n’est pas une si bonne idée.

« Laura vient… on y va… On a plus rien à faire ici. »

Je ne sais pas encore ce que l’on va faire. Mais ce que je sais c’est que j’ai besoin d’être dans un endroit qui m’inspire la sécurité. Pour réfléchir calmement.