Echec

Même une église abandonné de tous, reste la maison du seigneur. Même si ses enfants ne viennent plus le prier, sa présence est toujours ici, car c'est sa demeure et elle le restera même si la bâtisse venait à tomber. Enfin, j'espère que cela n'arrivera pas. Cet endroit a tellement de charme. Elle contient tellement de souvenir, qu'il serait bien triste de la voir tombé. C'est sans doute l'une de ses raisons qui me pousse à venir jusqu'ici, un vase bien lourd entre mes deux mains. J'essaye d'apporter un peu d'espoir, de couleur, de lumière. Ce n'est pas grand-chose, mais ce sont les petites choses, les choses presque invisibles à l'œil qui font les grandes.

J'avance dans l'église, le bruit de mes talons brisant le silence qui régnait tout autour de moi. J'entends quelques bruissements d'ailes. Surement des pigeons qui prennent leur envolent en m'entendant arriver. N'ayez crainte, je ne vous veux aucun mal. Chaque animal, quel qu'il soit, est une création du seigneur et donc un être vivant qui mérite de vivre selon ses lois. Je n'ai aucune raison de vouloir m'interférer dans leurs vies si paisibles. Cela n'est pas mon travail. Cela n'est pas mon devoir. Le seigneur ne m'a rien demandé, les concertants.

Je viens déposer le vase contenant les lys blancs sur l'autel, avant de venir prier notre Dieu tout puissant. Une prière dès plus simple. Remerciant simplement le seigneur pour tout ce qu'il fait dans notre monde, avant de lui demander de bien vouloir veiller sur David, Charlie et Alessia. Une fois chose faite, j'ouvre les yeux et je me met à parcourir l'église. J'admire l'endroit, la découvrant et la trouvant magnifique malgré l'état ou elle se trouve. C'est ainsi que je finis par entrer dans l'un des confessionnal presque en ruine. Je m'assois sur le banc en bois, laissant la porte tomber naturellement sur moi. Je me sens en sécurité, à l'intérieur.

Soudain, j'entends du bruit, ce qui me fait me redresser. À travers les petits trous de la porte, j'aperçois un premier homme rentré, puis une femme et finalement trois autres hommes. Les hommes s'en prennent à la jeune femme, la plaquant au sol. Seigneur, qui sont ses hommes ? Des démons qui osent s'en prendre à une de tes filles ? Ne t'en fais pas seigneur, je suis là. Je vais la sauver de ses vils démons qui osent s'en prendre à elle.

Doucement, je me glisse hors du confessionnal, avançant à pas de loups vers eux. Malheureusement, à quelques centimètres seulement, le bruit de mes talons attire leurs attentions. Ils se retournent vers moi, me fixant étrangement. Ils pensent me faire peur ? C'est raté.

L'un d'eux s'avance vers moi, sourire aux lèvres.

« Hé, ma jolie, tu... »

À peine a-t-il levé la main vers moi que je l'attrape et lui tord le poignet. L'homme grimace, se retenant de crier de douleur surement. Je ne lui laisse aucune chance, je lui donne un coup de pied dans l'entrejambe. Il se baisse sur le coup et j'en profite pour lui donner un coup de genoux dans l'estomac. Il suffoque, tombe à genoux par terre. Il lève la tête et j'en profite pour lui donner un dernier coup de pied dans la tête, mon talon venant éclater son nez en deux. Il tombe au sol. Inconscient. Il est inconscient.

Je lève le regard vers les trois autres qui semblent surprit qu'une brebis tels que moi soit capable de mettre ainsi un démon à terre. Je fixe les hommes, mon visage ne traduisant aucune émotion, alors que je sors une arme de mon sac à main et tire sur l'homme à terre, avant de la pointer sur eux.

« À qui le tour ? »

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Echec

Je sentais la chaleur et la lumière du seigneur m'entourer et me protéger. Il était clair qu'à cet instant mon heure n'était pas venu. Aucun signe ne montrait que j'allais bientôt rejoindre le paradis. Non. Aucun. Alors, je n'avais pas à craindre cet homme qui arrivait si rapidement vers moi. Et même si mon heure devait être aujourd'hui, je n'ai pas à avoir peur, car je sais que le seigneur m'accueillera parmi les siens. Mais ce n'était pas aujourd'hui. Le moment n'était pas encore venu. Je regardais donc cet homme venir vers moi, la colère rongeant son visage presque déformé par ce péché si abject. Un démon. Cela prouvait en tout point à quel point, cet homme, ce démon, avait un lien avec le diable en personne. Pas une once de bienséance n'émanait de son regard. Au contraire, son regard semblait aussi sombre que le noirceur de la mort elle-même. Seigneur, vois la brebis que je suis s'occuper de ce démon, le renvoyant tout droit dans le monde des morts auquel il appartient.

Je pointa mon arme vers cet homme qui accourait vers moi, l'abatant avant qu'il n'est pu m'atteindre. Je ne lui laissa aucune chance. Un démon n'en mérite aucune. Pas de combat. Pas de bataille. Une balle en plein cœur, seulement, et l'homme tomba dans la seconde. Le bruit de son corps lourd, tombé au sol, résonna dans l'église, contrairement au bruit de mon arme qui était très silencieuse. Heureusement que j'avais pour habitude de mettre le petit embout au bout de mon pistolet pour diminuer le son si strident du coup de feu.

« Plus que deux, Seigneur... » Murmurais-je à voix basse.

Je leva la tête vers les deux hommes restant, l'un d'eux se tenant le visage. La jeune femme lui aurait-elle fait mal ? En tout cas, elle se tenait debout, sur ses deux jambes et n'étais plus prisonnière de ses bourreaux. Je suis soulagée. Merci Seigneur de l'avoir aidé à se dégager du mal. Cependant, je sais que cela n'est pas terminé. J'avança calmement vers le seul homme qui n'avait rien eut et posa mon arme sur sa tempe. Je ne vis pas la peur prendre place sur son visage, car je tourna les yeux vers la jeune femme.

« Devrais-je l'abattre comme les deux autres ? » Lui demandais-je aussi calmement et sereinement que si je lui demandais l'heure.

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Echec

Je n'attends pas plus longtemps pour abattre l'homme d'une balle dans la tête. La jeune femme m'avait dit que je pouvais le faire, alors je l'ai fait. L'enfer. Lui aussi était retourné de l'enfer d'où il venait. Tout comme les deux précédents. Encore un. Il devait rejoindre les autres. Ils étaient sortis des flammes brulantes six pieds sous terre, tous les quatre, et c’est tous les quatre qu'ils aillaient y retourner. Cependant, peut-être que cette jeune femme voulait s'en occuper elle-même. À cette pensée, je leva les yeux vers elle et la regarda de nouveau. Un ange. On dirait un ange. Sa beauté, les traits de son visage si parfait, l'aura qui se dégageait d'elle ... Oui, on dirait un tout jeune ange tombé du ciel et ayant atterri dans la maison du Seigneur. Un signe ? Est-ce un signe Seigneur ? Une façon de me montrer que je suis la bonne voie vers le paradis ? Ou bien, est ce juste un ange que je dois protéger avant qu'elle ne retourne auprès de vous ? Dites moi seigneur, ai-je raison ? Ai-je tort ? Vous êtes qui êtes si bon et si grand, quelle est la réponse ?

Je sorti doucement de mes prières, alors que j'entendais le bruit du pistolet de cet ange. Elle avait tiré. Elle avait tué le quatrième et dernier homme. Bien. Je comprends Seigneur. Je sais quel est mon rôle à présent. Je vous promet que je veillerais sur ce doux ange dont je viens de croiser la route, ici, dans votre maison. D'ailleurs, je m'inquiéta en la voyant ainsi se frotter le torse. A-t-elle mal ? Est-ce que les démons en auraient eut l'occasion ? N'aurais-je pas été assez rapide pour éviter cela ? J'ouvre la bouche, prêt à poser la question, quand j'entendis une sirène de police au loin. On dirait que Satan n'a pas attendu pour envoyer d'autre de ses apôtres. Surement les mêmes qui ont abattu mes frères et mes sœurs lors du premier juin. Était-ce une occasion pour renvoyer tous ses démons d'où ils venaient ? La réponse fut vite trouvée, quand l'ange attrapa ma main et me tira vers la sacristie.

« Oui. Bien entendu. » Disais-je alors qu'un doux sourire se dessinait sur mes lèvres.

À peine on avait pénétré dans la pièce, que je referma la porte derrière nous. Je viens la bloquer en faisant une immense bibliothèque. Nous devions gagner un peu de temps. Nous devions ralentir les démons. Heureusement, contrairement à eux, je connais beaucoup la maison du Seigneur. Je m'approcha d'une dalle en pierre et tapa dessus avec mon pied. Ça sonnait creux. Je me suis pas trompé. Avec la seule force de mes bras, je souleva la dalle, la relevant à plus de la moitié. À l'intérieur on ne voyait rien, tellement c'était sombre. La seule lumière venait de celle qui était présente dans la pièce.

« Passez devant. N'ayez crainte, je connais les sous-sols de cette église par cœur. De plus, je suis presque sûr qu'ils ignorent leurs existences. » Disais-je calmement tout en posant mon regard sur l'ange.

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Echec

Bien que je n'avais jamais eut le plaisir de visiter les sous-sols de cette église, bien caché, pour ne pas dire directement les catacombes, je connaissais néanmoins bien l'endroit. J'avais eu loisirs, lors de mes temps de pauses au boulot, de lire toutes les informations concernant les églises de notre ville. Fasciné par les différentes maisons du Seigneur, et trouvant cela important, en tant que bonne chrétienne, j'avais lu tous les livres, articles journaux et autres concernant ses endroits. C'est ainsi que j'avais appris que cette vieille église, qui ne servait plus de lieu de prière, cachait bien des secrets. Il faut dire qu'elle est vieille de plusieurs centaines d'années. Elle a été construite à une époque ou les démons étaient plus... violent. Certes, ils le sont toujours à notre époque, mais ils sont plus discrets et sournois qu'avant. Cet endroit avait donc été construit pour y enterrer certaines personnes importantes, mais aussi comme cachette pour se protéger de l'ennemi si il venait oser rentrer dans la maison de Dieu lui-même. Il y avait donc une sortie secrète bien caché sous le Bronx.

Je souriais légèrement d'amusement en entendant la remarque de la jeune femme.

« Les films s'inspirent beaucoup de la réalité, même si il est vrai que parfois il est difficile de définir la fiction de la vraie vie. »

La jeune femme ne perdit pas de temps à sauter à l'intérieur de ce passage que je venais d'ouvrir. Par chance, elle possédait un téléphone portable et illumina rapidement l'endroit. Elle m'invita ensuite à descendre avec elle, en me tendant la main. Je descendis à mon tour rapidement, ne voulant pas donner une seule seconde le temps à ses démons de nous rattraper, même si je doute bien que le seigneur fait tout pour que cela n'arrive pas. Une fois en bas, nous prime le temps de bien replacer la dalle, afin qu'ils ne se doutent de rien, comme avait pu le faire les moines et les sœurs de l'époque. D'ailleurs, je trouvais les paroles par rapport à cet endroit, de la part de la jeune femme, mignon. L'innocence dont elle pouvait faire preuve était dès plus adorable. De plus, je sentis une joie immense m'envahir en entendant son nom. Jeanne.

« Qu'elle magnifique prénom que vous avez là. » Disais-je le sourire aux lèvres tout en venant serrer avec douceur cette main qu'elle me tendait. « Mon nom est Rachel. Rachel Montgomery. »

Bien qu'elle ne m'ait pas dit son nom de famille, j'avais pris la peine de dire le mien. Je trouvais cela normal, même si je n'allais pas lui demander de me dire le sien. C'est ainsi que nous commencions à marcher dans les sous-sols de cette église dont les araignées semblaient avoir fait de cet endroit leurs demeures. J'avais également sorti mon téléphone portable pour éclairer l'endroit.

« Pour te répondre, cet endroit a été créé il y a très, très, longtemps. À une époque ou, oui, les attaques envers les personnes croyantes et aimantes de Dieux étaient victimes malheureusement. »

Bientôt, le long couloir dans lequel nous nous trouvions ressembla peu à peu à un cimetière ouvert. Les murs de terre et de pierre, laissa place à un mur parsemée d'ossement humain et de cercueils qui semblaient imprégner dans les murs.

« Cet endroit n'était pas seulement un endroit ou se cacher, mais aussi un endroit ou ils enterraient les personnes mortes les plus importantes, afin que leurs tombes ne soient pas souillées. »

Soudain, une question traversa mon esprit et cela me fit porter vivement le regard sur Jeanne.

« Je n'ai pas eu le temps de vous le demander. Êtes-vous blessé ? Est-ce que ces démons vous ont fait du mal ? Je suis infirmière. Je peux vous examiner si vous le souhaitez. »

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Echec

Tout en marchant tranquillement, j'observait cette douce jeune femme toucher certaines parties de son corps à tâtons. Du coin de l'œil, je la regardait. J'observais la moindre réaction. Une grimace. Un sourire. Un soupire. Un rien pouvait m'aider et me dire si la jeune femme avait été blessée par ses vils démons qui s'en était pris à elle. Heureusement, elle ne semblait pas avoir de grande blessures. Pour mon plus grand bonheur. Voilà, un signe que Dieu avait bien veillé sur elle. Cela ne m'étonnais pas de lui. Dieu est bon. Dieu est grand. Dieu sait prendre soin de ses enfants comme il se doit. Et il me le prouvait encore plus par les paroles que venaient de m'apporter la jeune. M'expliquant que plus jeune elle avait déjà sauté du toit de la maison de sa mère, surement pour se rapprocher du Seigneur, sans rien se casser. Un signe. Un nouveau signe qui me prouvait que cette femme était, ou du moins, ressemblait à un ange.

« Je ne sais pas si on peux dire ce que j'ai fait est un acte courageux. Je dirais juste que j'ai agi comme il me semblait bon d'agir, sous la protection de notre Seigneur. » Disais-je calmement. « De plus, quand j'ai posé les yeux sur vous, j'ai su, au plus profond de moi que je devais vous venir en aide. »

Jeanne me demanda, à mon tour, si j'étais blessé. Tout comme elle, je passa rapidement mes mains sur mon corps, mais comme je le pensais, je n'avais rien, même pas une égratignure.

« Non, je n'ai rien. Rien du tout. »

On continue à marcher quelques minutes, jusqu'à arriver au niveau d'une porte. Une très vieille porte. Je m'approcha de celle-là, enlevant la poussière se trouvant sur la poignée d'un geste de la main. Il y avait une très bonne couche de poussière, pouvant laisser penser que celle-ci n'avait pas été ouverte depuis bien des années. J'espère que l'humidité et le temps ne l'avait pas abimé au point de l'empêcher de s'ouvrir de nouveau.

« Elle mène aux égouts de la ville. Cela ne risque pas de sentir très bon. » Disais-je afin de prévenir la jeune femme, avant de tenter d'ouvrir la porte qui ne semblait pas bouger d'un millimètre. « Vous voulez bien me donner un coup de main ? Cette porte ne semble pas avoir été ouverte depuis des dizaines années, si ce n'est plus. »

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