C'était le moment « j » . J'allais enfin voir mon père, mon père que j'avais quasiment décidé de renier.. En fait, j'avais eu zéro contact avec lui depuis de longues semaines. Je crois.. qu'avec ce qui s'est passé à l'hôpital, il a prit peur.. En fait.. non.. J'ai pris peur. Je ne me sentais plus comme une Theïrin, je ne me sentais plus non plus.. comme une personne de la famille. Ma mère m'avait sous-entendu que plusieurs secrets étaient toujours non dits dans la famille. Et c'était quelque chose qui me dérangeait amplement. Je devais.. moi.. faire des efforts acceptés ses secrets, mais il était en capacité encore.. d'en garder à toute la famille.

Je pris une longue lampée d'air. Ce n'était pas le temps de me monter déjà la tête contre mon paternel. C'était déjà difficile pour moi d'accepter, d'aller le voir.. Même si d'un côté, sa chaleur me manquait. Son sourire.. En fait, plus j'y pensais.. Mon manquement se faisait de sa personne, je n'avais jamais eu.. et maintenant de m'avoir éloigner de lui rendait la chose beaucoup plus difficile.

Un petit sourire flottait sur mes lèvres et fermait les yeux quelques temps. J'étais enfin prête, oui.. Je sortis à l'extérieur et mon père était déjà arrivée. Mon coeur fit un bond dans mon abdomen et je gardai la respiration dans ma gorge. J'étais pas du tout prête. Je remarquai le bras robotique, le nouveau bras, de mon père et un réel sourire s'affichai. Ah, mon père et la robotique.. C'était totalement écrit dans le ciel qu'il allait se créer quelque chose dans ce genre. Je m'approchai d'un pas rapide vers lui. Je suis certaine que les deux ressentais le petit malaise.. mais.. Je sentis ses mains autour de mon corps et je m'y laissais. Je déposai mon front sur son épaule et je soupirai d'aise. Mes bras s'étendit vers le corps de mon père.

- Merci... Tu es prêt ?

J'étais si bien dans ses bras. C'était quelque chose que j'attendais depuis.. quoi.. toujours ? D'avoir une peu d'amour de ça part. Et pour la première fois en 29 ans, j'avais les bras de mon père entourant mon corps. Qu'elle n'était pas mon sentiment à ce moment précis. En même temps, je ne voulais pas.. je ne voulais pas rendre la situation facile pour lui ! Pourquoi.. pourquoi voulais-je si me venger de ce que j'ai vécu.. Pourquoi sentais-je que je devais le faire travailler. Les problèmes seraient tout réglé si j'arrêtais d'être la entêtée !

Après quelques minutes, nous nous séparons et je remarquai que mon père frottais ses yeux en dessous de ses lunettes. Je fis un petit sourire en coin. Eh, bien ! Mon père avait des émotions, autre que la concentration. C'était plutôt étrange de le voir réagir de cette façon. Je ne savais pas même quoi faire, tellement que je restais figée face à cela.

- Oui, beaucoup de poussière ici.. Il faut faire attention.

Moi-même, j'avais le grelot dans ma gorge. Si je parlais beaucoup trop, j'allais sûrement vivre mes émotions, tout de suite là et maintenant. Mais.. non.. Je voulais profiter de ce moment. Gregory levai son bras et je décidai de le prendre et de le serrer un peu vers moi. Son contact m'était si peu familier, je trouvais cela quasiment drôle de sentir les muscles sur son avant bras, de sentir son parfum si près de moi, mais tout ces petits détails, était.. réconfortant.

- Oh.. j'en ai aucune idée. Profitons-en ! C'est rarement arrivé que nous avons prit du temps pour nous. Nous avons plusieurs années à reprendre.. Alors, hein ! Pourquoi pas en profiter et un gros restaurant ?

À ce moment précis, j'étais légère autant dans ma tête que dans mon coeur. Par contre, je savais bien que le sujet de la conversation allait rapidement changer.. Donc, j'allais profiter de ça jusqu'à la fin. Je n'étais toujours pas certaine de moi-même de savoir quoi faire.. Cela faisait aussi drôle d'être aussi prompt, quand je suis.. en fait.. plutôt j'étais une personne si posée.

Nous étions entrain de marcher sur la rue. J'observais le décor autour de moi. Je ne savais plus quoi faire ou même quoi dire. Le fameux malaise que je savais arrivé, arriva. Je ne voulais pas rentrer dans le sujet, tout de suite.. Je veux dire, que.. malgré tout ce qui se passe.. Je suis heureuse d'avoir mon père à mes côtés.

- Oui, ça va plutôt bien avec Aria. Nous avons trouvés un bel appartement, comme tu as pu voir, on s'entend plutôt bien aussi. Parler de moi ? Tu sais aussi bien que moi, que je ne suis pas celle qui parle le plus. dis-je avec un sourire en coin.

J'haussai les épaules et continuait le chemin. Je ne voulais pas lui parler de Stella. En fait, je n'étais pas prête à ce que les gens sachent, surtout ceux en qui j'ai confiance. J'étais, moi-même, toujours entrain d'essayer de comprendre d'où venait ses sentiments, alors..

- Ça l'air magnifique !

Nous entrions à l'intérieur et je regardais autour de moi, bouche bée par le décor, par tout.. En fait, ce restaurant était quelque chose. C'était magnifique. Je suivis mon père, quelques pas derrière, pour profiter de toute cette beauté. J'écoutai d'une oreille sourde la petite conversation que mon père avait avec l'homme. J'haussai les sourcils, surprise.. Il vient toujours seul ? Mais..

Je m'assis à la table, toute chamboulée, car je ne sais réellement pas ce qui se passe. Le Monsieur me fait un sourire en coin, je fronce encore les sourcils. Un piano à nos côtés, une table pour deux et nos deux corps assis l'un en face de l'autre, mais dans quoi m'avait-il embarqué ?

- Je dois avouer que pour l'instant.. je suis subjugué par tout.. Alors, oui ça me plait..

Je le vois se lever et aller vers le piano. Je me lève à mon tour pour essayer de l'arrêter. Voyons, mais qu'est-ce qu'il fait. Il ne peut pas aller jouer du piano. Voyons, nous sommes dans un restaurant. Lorsque j'entends les premières notes sortirent du piano, je me rassois estomaqué par ce que j'entendais. Je suis sans mots et les larmes décident de monter par eux-mêmes. Plusieurs d'entres elles se laissent glisser jusqu'à mes joues et mes lèvres. Lorsqu'il revient et me regarde, nerveux.. Je..

- Je.. Tu sais combien cela fait d'années que j'attends cette attention ? Que j'attends que ces mots sortent de ta bouche ?

En fait, ce n'était pas de l'armature, ce n'était même pas une attaque personnelle. C'était tout simplement... un cri du coeur, un cri qui voulait dire.. Enfin. Enfin tu sais que je suis là, que.. Enfin, j'ai l'attention que je voulais.. Mais.. à quel prix ? Il a dû voir la mort en face pour enfin me voir ? En fait, ce n'est pas Laura qu'il veut voir.. C'est le reflet de sa mort seul qu'il a fait tellement peur..

- Pourquoi maintenant ? demandais-je en le regardant dans les yeux.

J'étais toujours très touchée par la prestation qu'il venait de m'offrir. Je n'avais aucune idée qu'il était talentueux à ce point au niveau de la musique. Bon, j'avais quelques facilités au piano, Sam était reconnu pour son sens de la musique et de la danse, mais je ne savais pas que cela venait de notre père. Encore, quelque chose de nouveau à son propos. J'étais heureuse, mais en même temps.. J'étais.. déçue, triste ? D'encore apprendre des choses aussi subtile à sa personnalité. Par contre, de le voir aussi ouvert me donnait beaucoup d'espoir au futur de notre relation.

- Je comprends ce que tu veux dire... Je te ferais quand même remarquée que la plupart de tes enfants travaillent à Androïd Technology juste pour être plus près de toi.. Alors, je comprendrais totalement ton besoin, mais.. Tu sais.. comment nous avons souffert de cela, mais surtout.. Je veux dire.. pour nous tu n'étais pas un souvenir, tu n'étais pas mort. Tu était enfermé dans ta salle et tu nous ignorais complètement. Je comprends, mais je ne te pardonne pas nécessairement..

Je vis les larmes descendre sur les joues de mon père et cela me brisai le coeur complètement. Je ne savais pas quoi faire, je ne savais plus quoi faire. Je voulais tellement le prendre dans mes bras, en même temps, j'avais le côté de moi, qui demandait à ce qu'il fasse les efforts possible à ce qu'il fait des choses pour remplir le vide qu'il a créer dans mon corps. Je me rendis compte que quelques minutes après, que des larmes glissaient sur la totalité de mon visage. J'étais incapable, à l'hôpital j'étais frustrée à cause de Alice et non à cause de mon père. Alice était la raison de mon malaise, Alice était la raison pourquoi je ne m'entendais plus avec mon père.. C'était elle le problème. Je m'approchai de mon patriarche et le prit rapidement dans mes bras, tout en le serrant fortement. Je m'éloignai un peu de lui et me fit une petite place sur le banc de piano. Je me concentrai sur les touches et écoutai le reste de son discours.

Je n'avais rien à ajouter, en fin.. Une seule chose que je voulais ajouter.. Et je savais que j'allais rentrer dans un sujet très délicat. Je pianotais un peu sur les touches, toujours les larmes qui coulent et tombent sur mes mains. Je renifle un peu et tourne mon regard vers mon père.

- Je.. tu sais.. Ce n'est pas réellement contre toi que ma colère est dirigé.. mais plutôt les nombreux secrets que tu m'a caché. Je parle au « je », car cela semble être seulement le cas. Je crois que je suis la seule qui à vraiment un problème avec le fait que tu aies caché ta relation.. Quand j'ai su.. Je croyais que je n'étais pas assez importante, que je n'étais pas assez digne de confiance pour faire partie de ce secret. Je sais que je rapporte cela à moi.. mais..

J'arrêtai de parler et retournai mon regard sur les touches du piano. Je ne savais plus quoi dire, en fait oui.. Je me rappelle très bien ce que ma mère m'avait dit. « Il reste beaucoup de secret non-dit dans la famille ». Et cela me tournait dans la tête plus souvent, surtout ces derniers temps. Je pris une longue respiration et me lança.

- Et j'ai l'impression qu'il en a encore, qu'encore tous les enfants nous sommes mis de côté. Je sais que tu fais ton possible et sérieusement.. Je suis vraiment heureuse, plus que tu le croirais... mais.. Maintenant, je n'ai plus besoin de savoir que tu m'aimes.. mais que tu me fasses confiance, que tu me vois comme une égale. ..

Je ne suis pas certaine que j'envoie bien mon message, je ne suis même pas certaine s'il comprendra ou si j'ai utilisé les bons mot, mais c'est ce que je ressentais, réellement.. Alice était le problème, les cachoteries étaient le problème et le fait que ma mère me dise qu'ils en a encore m'énerve.

Je savais bien que rien de ce que je disais était vraiment très joyeux ou quoi que ce soit.. mais je crois que c'était important de lui dire ce que je vivais à l'intérieur et déjà.. Je trouve cela libérateur, vraiment.. Bon, tout ce qui entoure Alice n'est pas réglé.. Ni de mon côté ni celui de mon père.. Mais ce n'est pas quelque chose que je voulais amener ce soir. Ce soir, c'était lui et moi et c'était tout.

- Comment pouvais-tu savoir ? La plupart de ma vie, je n'étais même pas au courant que je recherchais ton approbation, que je recherchais mon lien avec toi.. Ce n'est que récemment.. ou plutôt quelques années..

J'étais maintenant assis à côté de mon paternel et cela me faisait du bien. Lorsque je sentais ses mains me tourner le visage, mes larmes continuaient constamment de tomber, comment pouvais-je rester fâchée contre cette personne devant moi. Cette personne, maintenant, qui est entrain d'essuyer les nombreuses larmes sur mes joues. Une situation que j'avais tant attendue. Être soutenue par lui, savoir qu'il m'aimait, savoir que j'étais importante pour lui et nous voici les deux assis sur un banc devant un magnifique piano.

- Tu sais que peu importe ce que tu as, as me dire, je vais faire mon possible d'essayer de te comprendre. Je sais que notre dernière rencontre à l'hôpital, n'était pas... incroyable.. que j'avais beaucoup de colère, mais je te promets d'essayer. Le sujet d'Alice, je ne veux pas l'abordée pour tout de suite.. Je ne suis pas prête et malheureusement, tu es biaisé.. Alors, ça sera toujours toi contre moi dans ce sujet et je ne veux pas briser ce que nous avons maintenant.

Tout ce que je venais de dire était vrai, il avait toujours des exceptions à la règles. S'il me disait quelque chose de vraiment intense et.. je ne sais pas trop.. Peut-être que tout cela sera très difficile à vivre, mais je vais faire mon possible pour être la plus compréhensible possible. J'étais toujours dans mes propres pensées lorsque j'entendis des notes de musique qui m'étaient familières.

Je penchais les yeux vers les doigts de mon père et la musique de ma mère, Natasha, c'était ce qu'elle m'avait apprit, l'une des premières chansons qu'elle m'avait apprises lors de mon jeune temps. J'observais les doigts et écoutais les derniers accords et je m'ajoutai à mon tour au piano. Et je rejoignis mon père au piano avec beaucoup d'émotions.