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Une rue peu fréquentable [feat Elio]

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Dim 5 Avr - 19:23
Une rue peu fréquentable.
▲▼feat. Elio

Je ne savais pas réellement ce que pensait le jeune homme à mon sujet. Et la vérité était que j’en avais pas grand chose à foutre. Généralement, ce que pensaient les gens de moi me faisait ni chaud ni froid. Je n’étais pas là pour faire bonne ou mauvaise figure. J’étais qui j’étais et c’était tout ce qui “comptait” pour moi. Même si au fond, parfond je me demandais qui j’étais réellement. Je ne le savais pas vraiment. Cela m’étonnait encore que j’avais sauvé Elio. Moi qui d’habitude tuer sans réfléchir… Etait-ce une partie de moi ? Ce côté sauveur enfoui au plus profond ? Nan? J’suis pas Batman non plus, faut pas déconner. Il était resté silencieux pendant un moment et ça me faisait un bien fou d’avoir un moment pour me plonger dans mes pensées. Je m’étais remis à fixer l’horizon sans rien dire, le visage impassible à cet instant. Je réfléchissais à ce qui allait advenir de lui. Il semblait jeune et sans argent… J'espérai, au fond, qu’il avait des personnes à qui parler, des amis. Des personnes qui parviendraient à prendre soin de lui moralement car je n’étais pas si certain de pouvoir offrir ce réconfort à qui que ce soit. Heureusement, il avait accepté l’argent. Il pouvait en faire ce qu’il voulait enfin… Il n’avait pas intérêt à le gâcher dans de l’alcool ou autre chose. Je décalais quelque peu mon visage pour regarder le jeune homme. Je fus quelque peu surpris en remarquant qu’il me regardait lui aussi. Et super. Il se mit à me remercier ! Il n’avait pas écouté ou quoi ? Je me mis à froncer quelque peu les sourcils, surtout quand il se mit à en ajouter. Mais il ajouta une phrase qui me fis me calmer quelque peu. Plus humain que les êtres humains eux-mêmes… Hmm… Je ne savais pas trop quoi penser de cette remarque. Je présume qu’il pouvait avoir raison dans un sens mais je n’étais pas d’accord sur ce point. Il se mit à rire légèrement, un rire jaune et puis se replaça.

« On est définit par ses actes… Alors, merci beaucoup, Moran. Merci de ne pas être comme les autres. »

Cette phrase retentit quelque peu dans mon esprit. Ne pas être comme les autres… Cela, je ne pouvais le contredire. Je n’étais ni comme les autres Androïdes, si comme les êtres humains. J’étais un peu un hybride après tout. J’étais un mélange mal préparé. Je poussais un long soupir, restant impassible pour le moment. Je ne répondais pas à ce qu’il venait de me dire. J’avais besoin de les digérer un peu. Après quelques secondes, je me passais la main dans les cheveux avant de me mettre dos à la rambarde, me penchant quelque peu pour avoir mon regard plongé sur le ciel noir. Les étoiles n’étaient toujours pas là… Je réfléchissais, un peu trop longuement, à ce que je pouvais répondre à Elio. Mais c’était plus compliqué que ce que j’imaginais. Et je ne voulais pas lui laisser l’opportunité de me dire “non mais ne réponds pas!” Je soupirai une nouvelle fois avant de me remettre à le regarder.


Tu as eu de la chance. Si je t’ai sauvé, c’est que t’es quelqu’un de bien je présume. Sinon c’est peut-être moi qui t’aurai frappé. Enfin, pas pour les mêmes raisons bien sûr.


J’eus un rire quelque peu amer à mon tour. Je repensais à la raison de l’agression qu’il avait subi. A l’injustice que des personnes comme lui pouvaient subir au quotidien. Cela m’agaçait d’une manière assez puissante. Il n’avait peut-être pas tort lorsqu’il disait que j’étais plus humain que d’autres hommes ou femmes. Moi au moins, malgré que j’étais un robot, je ne faisais pas de différence entre les différentes orientations sexuelles ou autre. Cela m’importait peu. Je marquais donc une pause. Je ne voulais pas lui faire peur mais au fond, c’était possible que je me sois attaqué à lui si jamais il était dangereux. Je fermais les yeux un instant avant de me remettre à lui parler, pour une fois, j’étais plus bavard que d’habitude.  

D’ailleurs. Qu’est-ce que tu faisais seul dans la rue, si tard ? T’as pas des cours ?


Je ne lui faisais aucunement la morale, d’ailleurs ma voix était plus curieuse que stricte. Vu son âge, j'avais bien l'impression qu'il devait être aux études, alors j'avais bien envie de savoir lesquelles. Et puis il devait bien y avoir une raison pour laquelle il se baladait la nuit. C’était dangereux, ça avait toujours été dangereux. J’avais alors ouvert les yeux et je les posais une nouvelle fois sur Elio. Je voulais comprendre, je ne comptais pas le juger en soi. C’était juste, encore une fois, la curiosité qui me piquait à vif. Comme d’habitude.


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Lun 6 Avr - 13:20
i need fresh bloodElio et Moran Moran pris tout son temps pour me répondre. Mais je ne m’impatientais pas… Je continuais à fumer, accoudé à la rambarde. Nous n’avions que ça, du temps. La nuit semblait en dehors du temps, justement… Infinie, perpétuelle, sans fin. J’en oubliais presque la douleur diffuse qui pulsait au rythme de mon coeur, dans tout mon corps et mon visage. Mais la cigarette m’aidait un peu, alors bon. Je restais à flots pour l’instant ; j’essayais de ne pas penser à ce qu’il s’était passé. J’y penserai plus tard, seul, dans mon petit appartement. Heureusement que cet inconnu était là, avec moi. Je ne tenais que par un fil. Et c’était lui qui tenait l’autre côté de ce fil, sans le savoir, je le crois. Je sentais les yeux de Moran se reposer sur moi ; je tournais alors la tête pour venir soutenir soutenir son regard gris bleu, sans peur, sans rien. Je souriais en l’entendant, avant de lâcher un petit rire sec.

« Quelqu’un de bien ? Je sais pas si je suis quelqu’un de bien, Moran… Mais en tout cas, j’essaye de l’être et de faire au mieux avec le peu que j’ai. C’est pas la première fois que je me fais casser la gueule et ce sera certainement pas la dernière, malheureusement… - Je soupirais. Tout à l’heure, en état de choc, j’avais pleuré en disant à Moran que je ne pouvais plus supporter cela ; que c’était trop pour moi. Mais la résilience de l’être humain étant ce qu’elle est, on peut supporter toujours plus… Mon regard se perdit dans le vide, alors que j’essayais d’apercevoir quelque chose dans cette nuit noire. - Pourquoi tu casses la gueule à des inconnus ? Ca m’intrigue. Tu pourrais faire mille choses de ta vie, mais tu as choisi cela. C’est bien qu’il y a une raison. Je comprends tout à fait si tu hais les êtres humains… Je suis pareil que toi. »

Je tirais de nouveau sur ma cigarette, regardant la fumée voltiger dans les airs, en arabesques. Je haussais les épaules en entendant sa seconde question. J’étais légèrement étonné qu’une personne aussi indéchiffrable s’intéresse à moi, et à ma petite vie médiocre, mais bon… C’était toujours plaisant, et rassurant, de pouvoir parler. Cela me changeait les idées de … Ce qu’il s’était produit plus tôt dans la soirée. Mon coeur était calme, mon esprit figé dans le temps, autant que l’était cette si belle nuit.

« Je ne saurais pas comment expliquer cela… - Je pris quelques instants afin de réfléchir. - J’ai toujours cru en une certaine forme de résilience chez l’être humain. Toujours accepter plus, toujours supporter plus. Toujours continuer, chacun seul sur le chemin de croix qu’est notre vie… Mais parfois, pendant que je suis là, seul, sur ce chemin à porter ma croix, je regarde sur les côtés. Et ce que j’y vois est tellement plus attirant… Tellement plus attirant que de rester ici, à subir la vie, à être résilient. Qu’elle aile se faire foutre, la résilience. Je suis sorti pour m’anesthésier, pour faire taire le monstre qui hurle en moi, tout le temps, en permanence. Il est assourdissant, ce monstre. Mais l’alcool aide. Comme ça je peux… Regarder sur le côté sans avoir trop mal, en continuant à monter ma croix. - Mon regard était perdu dans le vide, alors que je tirais sur la cigarette, qui diffusait son odeur autour de nous. - J’ai déjà voulu mourir plus d’une fois, c’est une compagne de vie, j’ai déjà joué avec l’idée. J’ai déjà essayé. Mais ça n’a jamais fonctionné. Et la résilience revient, celle qui nous pousse à continuer malgré tout. Alors, qu’est-ce que je faisais dehors, dans la rue, si tard ? J’essayais de faire taire le monstre dans le placard. Et que mes cours aillent se faire foutre. »

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Lun 6 Avr - 15:07
Une rue peu fréquentable.
▲▼feat. Elio

C’est vrai, je n’avais aucune idée du lien que j'entretenais réellement avec le jeune homme pour le moment. Je ne pouvais pas imaginer qu’il se retrouverait seul en quittant cet endroit, que je l’aidais un peu plus à survivre à cette expérience grâce à ma présence. Je ne pensais pas à genre de choses. En fait, je ne pensais jamais réellement être important dans la vie de quelqu’un. Pas autant en tous les cas. Je fus quelque peu surpris lorsqu’il me lâcha un rire sec après ma réponse. Je l’écoutais alors silencieusement. Il ne pensait pas être quelqu’un de bien. Malheureusement, pouvait-on réellement se fier à l’avis des personnes comme ceux qui l’avaient attaqué ? Non. Je ne pense pas. J’étais un mauvais juge de ce qui était bien ou mal mais pour le coup, j’étais persuadé d’avoir raison. Et il aurait du mal à me faire changer d’avis à ce niveau là. Et puis voilà qu’il me demandait pourquoi je cassais des gueules aussi facilement. Ah ça… Ça me détendait. Plus que la clope, fallait bien l’avouer. Un léger sourire en coin apparut alors sur mon visage alors qu’il ajoutait qu’il détestait les êtres humains. Je pouvais le comprendre, en soi. Vu ce qu’il venait de se passer et même, sûrement, ce qui s’était passé avant dans sa vie, la haine était chose aisée. J’haussais cependant les épaules avant de lui répondre, cette fois sans avoir spécialement réfléchis car je connaissais la réponse à ce sujet.


Je ne les déteste pas. Pas tous. Toi, j’te déteste pas. Et j’ai pas envie de te casser la gueule non plus d’ailleurs. (je marquais une pause, ayant un léger rire cette fois il n’était pas spécialement amer ou jaune, il était presque sincère car je venais de dire la vérité) Ca me fait du bien de frapper ceux qui le méritent. A défaut de les finir au plomb.


Avais-je alors ajouté avant de fermer les yeux quelques instants. Je n’avais aucune idée que ma question le plongerait dans de telles pensées. Je l’écoutais alors, dans un silence presque religieux, toujours les yeux fermés. Je comprenais tout doucement que ce jeune homme était prompt à des envies suicidaires. J’en avais déjà croisé aussi, même des gens qui me demandaient à moi de mettre fin à leurs jours. Je ne l’avais jamais fait même si parfois, certains cas me plongeaient dans une profonde réflexion. Elio devait avoir subi pas mal de chose dans sa vie pour en arriver là. Et je fus presque “soulagé” qu’il n’y était jamais arrivé. Bon j’avoue que lorsqu’il indiqua avoir bû ce soir, je n’étais pas spécialement content. D’ailleurs, ça c’était vu à un froncement de sourcils discret. Je ne pouvais pas m’en empêcher. Je ne comprenais pas les êtres humains qui se mettaient dans des états pas possibles à cause de la boisson. Au fond, je savais pourquoi. Blofeld, mon ancien propriétaire, était quelqu’un de foncièrement mauvais. Et l’alcool l’avait bien aidé à cela. Il n’avait jamais été violent avec moi sous cet effet par contre… Avec … Je secouais quelque peu la tête, chassant rapidement ces idées de mon esprit, ne voulant guerre ressasser ce genre de souvenirs. Je ne pouvais pas m’en empêcher parfois mais… Ce n’était pas le bon moment. Sa dernière phrase me sorti d’ailleurs complètement dans mes pensées, j’avais ouvert les yeux de nouveau, détournant mon regard pour le regarder lui. Etait-ce cliché de penser que ce jeune homme faisait des études littéraires ou artistiques ? Surement. Mais cette idée restait en moi.
 


Je ne me permettrai pas de juger ou remettre en questions ces idées. Je les ai déjà côtoyé auparavant. Cependant, je pense que cette ville de fous a bien besoin de personne comme toi pour rester sur le droit chemin. Ce monstre sera toujours là. Mais plus on avance, plus il devient comme un chien apprivoisé et puis jusqu’à un chaton qu’on apprécierait presque. (je marquais une nouvelle pause avant de continuer) Et puis, la résilience, soit elle arrive d’elle-même, soit je les force à l’avoir, crois-moi.

Je soupirai quelque peu avant de me remettre droit. J’étirai mes bras devant moi avant de me décaler de la rambarde avant de sauter au dessus d’elle. Je me retrouvais debout, en équilibre sur celle-ci avant de m’asseoir, mes jambes se mettant à se balayer dans les airs. Je reposais mon regard sur le jeune homme quelques instants, mon regard perçant essayant de lui faire comprendre que la mort ne serait pas une solution. Pas pour lui. Et maintenant que je l’avais sauvé, hors de question de le laisser faire une chose pareille. Jamais.  


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Mar 7 Avr - 22:25
i need fresh bloodElio et Moran Je riais en entendant Moran me dire qu’il ne voulait pas me casser la gueule. Soit.  Il riait, lui aussi. Un rire sincère, honnête. Ça me faisait du bien… C’était déjà ça de pris dans le monde du cassage de gueule. Au moins, j’étais sûr de ne pas mourir sous les coups d’un androïde sans scrupules et surentraîné qui pourrait très bien me faire la peau dès qu’il le souhaitait. Félicitations, Elio, une menace en moins dans un monde fait uniquement de menaces. Car c’était vrai… Qui me dit qu’un soir, en allant faire les courses, je n’allais pas me refaire casser la gueule pour une raison tout aussi idiote que la précédente ?

Qui me dit qu’on n’allait pas me racketter mon téléphone dans une ruelle, et me donner quelques coups de poings pour aller avec ? Rien, rien, rien. Rien ne me disait que j’étais en sécurité. Rien du tout. C’était peut-être cela aussi, d’être vivant. De se sentir vivant. Savoir que le filet de sécurité n’existe plus, ou alors.. Qu’il n’avait tout simplement jamais existé. J’écoutais la suite des paroles de mon cher hôte, avec attention, mon regard toujours perdu dans la nuit noire. La fumée de ma cigarette continuait à se diffuser, alors qu’elle se consumait pour en arriver presqu’à sa fin.

« Très poétique, tout cela. Mais je.. Je crois que je peux comprendre, quelque part. Ça doit être bon, satisfaisant, de se battre pour soi-même ou pour ceux qui ne le peuvent. Se battre en remettant à leur place les cons de ce monde qui le mérite. Jamais, jamais, je ne me suis battu pour moi-même, j’ai toujours encaissé les coups sans jamais les rendre. Peut-être que je devrais commencer à faire comme toi… Peut-être que je devrais commencer à me battre, moi aussi. Pour ne plus que des situations comme celle de ce soir ne se reproduise. »

Ma voix était chargée d’émotions sur la fin de ma dernière phrase. Je pinçais les lèvres avant de tirer une grosse bouffée sur ma cigarette, essayant de faire passer les larmes que je sentais monter aux yeux. J’étais sur le rebord du gouffre, une fois encore ; la tête en dehors de l’eau, mais perdu dans un océan noir, sans fond. Je ne savais pas ce que la fin de cette nuit me réservait,  ni la suivante ; peut-être que j’allais me faire agresser à nouveau !…

J’ai peur, j’ai peur en permanence. Je ne peux plus continuer d’avoir peur en permanence. C’est fini. Voilà ce que je pensais. Mais entre le penser et le faire.. Il y avait un monde, et un sacré monde. J’allais devoir apprendre à me battre, apprendre à me battre pour moi-même et à ne plus me laisser continuellement faire. Il n’y aurait pas toujours un Moran sauvage pour aider la biche aux abois que je suis. Je sortais de mes pensées lorsque mon hôte reprit la parole. Ma cigarette finissait de se consumer entre mon index et mon majeur. Il avait raison… Mais c’était si dur d’entendre ces mots.

« De personnes comme moi…? Moran… Je ne suis rien. Je ne suis strictement rien. J’arrive à peine à rester en vie, dans tous les sens du terme, alors comment faire pour continuer à vivre ici ? Je ne suis pas assez adapté pour survivre. Et je ne pourrai pas toujours compter sur toi pour me sauver la peau. J’ai pas encore réussi à l’apprivoiser ce monstre.. Et parfois, c’est plus lui qui dirige ce corps que moi. - Je lui montrais des cicatrices très profondes sur mes poignets, l’air plus sérieux que jamais auparavant. - Si tu vois ce que je veux dire. Je ne suis pas bon, pas mauvais, je suis résilient. »

J’écrasais ma cigarette et la posais sur le rebord de la balustrade.

« J’espère que tu as raison, Moran. J’espère réussir à l’apprivoiser un jour. J’espère réussir à aider ce monde du mieux que je le puisse. »

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Mer 8 Avr - 22:39
Une rue peu fréquentable.
▲▼feat. Elio

Je préférais essayer de “détendre” un peu cette atmosphère qui devenait quelque peu pesante malgré tout. Mais je savais que c’était un peu compliqué au vu de la situation. Le jeune garçon semblait avoir de nombreux démons qui l’entouraient et c’était plutôt difficile de s’en sortir aussi facilement. Je ne savais pas vraiment à quoi le jeune homme pouvait penser mais je pouvais l’imaginer. Une certaine paranoïa devait s’être installé en lui. Je trouvais ça quelque peu triste mais je ne savais pas vraiment quoi faire pour l’aider. Car oui, malgré tout, j’avais envie de l’aider.  Même s’il semblait douter qu’il était quelqu’un de spécial, je ressentais quelque chose. Une aura peut-être ? Mais ce quelque chose me faisait dire que c’était une personne bien, pure. Qu’il était pour la liberté des Androïdes qui plus est car il n’était pas choqué ou méfiant face à un Altéré tel que moi. Alors moi, j’y croyais. Je n’étais pas grand chose non plus, après tout. Il m’avait fait une remarque face à mon poétisme. Ouais, il devait définitivement être dans la littérature ou l’art, c’était sûr maintenant. J’avais un peu levé les yeux au ciel, à quoi ça servait d’être poétique dans cette ville de merde ? A rien. T’avais beau être poétique, tu te ferais quand même agressé, tu te ferais quand même traité comme une merde par certaines personnes. Mais je ne comptais pas lui dire cela, je me disais que ce n’était clairement pas le moment. Je ne savais pas vraiment si c’était satisfaisant de se battre. Mais au fond, j’avais été créé pour ça à la base. Alors je présumais, qu’au fond de moi, je pourrais mal vivre sans cette violence et cette colère qui rugissaient en moi. J’avais du mal à m’imaginer ne pas pouvoir me déchaîner comme je le faisais. J’étais comme ça, mais au moins j’essayais d’oeuvrer pour le “bien”. Mais parfois, il m’était difficile de discerner le bien du mal.



Je pense que ça serait une bonne idée. Dans cette vie, on ne peut pas s’en sortir sans se battre. Au moins pour soi.



Lui avais-je alors répondu. Je le pensais, il devait essayer de se battre. Je ne parlais pas forcément d’un combat physique, non. Plutôt d’abord se battre contre ses propres démons. Je me disais que c’était impossible de s’en sortir sans avoir lutter pour soi et contre nos ennemis intérieurs.  Je remarquais qu’il était encore sous l’emprise de ses émotions, bien qu’il essayait de les contrôler comme il le pouvait. Je ne comprenais pas les humains, parfois… Ils avaient la chance d’avoir de réelles émotions, pourquoi vouloir les cacher ? Je ne pensais pas que pleurer était une faiblesse. Même si Blofeld répétait souvent que “Un homme, ça pleure pas !” Mouais. J’suis sûr que si je l’avais menacé d’un flingue à l’époque, l’homme, il aurait pleuré. Comme un bébé. Je restais silencieux, encore une fois, alors qu’il me parlait. Il avait beau dire qu’il n’était rien, je pensais le contraire. Personne n’était rien. Tant qu’on existait, on était quelqu’un, qu’on le veuille ou non. J’avais tourné le visage et donc le regard en sa direction alors qu’il me montrait sa cicatrice. J’arquais un sourcil à la vue de celles-ci. Je comprenais qu’effectivement, ses démons étaient plus difficiles à faire disparaître qu’on pouvait l’imaginer. Moi, mes cicatrices, je les arborais avec fierté. Le tatouage du tigre que je portais sur le long de mon dos pouvait le montrer d’ailleurs. J’y avais beaucoup de cicatrices des différents expériences de mon ancien propriétaire. Je ne les avais pas enlever avec une peau de “robot neuve”. Je les gardais, c’était ancré en moi. Je poussais un soupir et je pris le réflexe d’attraper le mégot de sa cigarette pour le poser dans le cendrier qui se trouvait à côté de moi.
 


Tu sais, quand tu réussiras à vivre avec ce monstre, tu arriveras à tout faire. Mais c’est ton âme qui doit combattre, pas ton corps. (je marquais une pause en le regardant dans le blanc des yeux, un regard soutenu d’ailleurs) Recommence pas ces conneries. Ne te fais pas du mal. Les autres s’en chargent déjà assez. Garde cette énergie pour toi. Contre eux.


Je continuais à balancer lentement mes jambes dans le vide, comme une pendule. A un rythme régulier et calme. Je détournais le regard du jeune garçon. Je n’avais aucune envie qu’il se fasse du mal comme il pouvait le faire. Je ne pourrais pas garder toujours un oeil sur lui, c’est vrai… Mais je pouvais lui offrir autre chose. J’avais fermé les yeux quelques instants avant de les ouvrir à nouveau et à me relever pour sauter sur le balcon. Je lui jetais un regard pour lui dire “Bouge pas, je reviens.” et je quittais son champs de vision pour rejoindre ma chambre et par extension, mon laboratoire. C’était le bordel là dedans. Faudrait vraiment que je range, à l’occasion. Je trouvais alors ce que je cherchais. Je revins au plus vite, ne voulant pas vraiment le laisser trop longtemps sur le balcon… Je lui tendis alors un porte clé un peu spécial. Avec un bouton : EM. Voilà ce qu’il était noté dessus. Je le regardais assez fixement.
 


Quand tu auras besoin de moi, si tu te sens en danger. Appuie, je saurais où tu es. Et je viendrai au plus vite. Je ne pensais pas l’utiliser aussitôt, mais je pense que ça pourrait t’être utile.



Lui avais-je alors dit sans pour autant le lâcher du regard. J’étais sérieux, j’avais confectionné cet émetteur, relié à ma LED (et lorsque je ne la portais pas, je l’avais toujours sur moi, au cas où) pour des situations spéciales. Et je me disais qu’il pouvait lui être utile. Je lui faisais confiance, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. Je savais qu’il l’utiliserait qu’en cas de besoin. Après tout, il savait où j’habitais et ça serait pas trop compliqué pour lui de me retrouver pour autre chose.  
 


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Jeu 9 Avr - 0:16
j'ai fait des choses que je regrette suffisamment pour y penser tout le tempsElio et Moran Comment tu peux penser que tu tiens à moi si moi même j’y tiens pas ? Je ne sais pas pourquoi je repensais à cette phrase. Une phrase que j’avais prononcé à ma mère des années plus tôt, peu de temps avant ces… Cicatrices. Elle n’avait pas su me répondre ; elle m’avait juste regardé, longtemps, avant de partir. Et je m’étais retrouvé seul, à nouveau. Seul face à mes démons, à mes pensées parasites ; seul avec cette voix qui me disait en boucle que je n’étais pas assez bien. Que je n’étais pas assez bien pour quoi que ce soit. Que je méritais ce que ma mère me faisait subir, au fond, car sinon pourquoi le ferait-elle ? Un léger ricanement m’échappa. Un ricanement amer. J’écoutais les paroles de Moran, sentant les larmes me monter aux yeux. Mais je regardais toujours obstinément devant moi, droit dans la nuit noire.

Dans la vie, on ne peut pas s’en sortir sans se battre. Je savais que Moran avait raison, que ses mots étaient emprunt du même pragmatisme que sa pensée. Il avait raison. Mais c’était beaucoup plus dur qu’il n’y paraissait. Beaucoup trop dur. Beaucoup trop dur pour les êtres les plus fragiles de ce monde, de ceux dont je faisais définitivement partie intégrante. Comment se battre lorsque se battre pour se lever prenait déjà toute mon énergie ? Comment se battre alors que ma vie courante, ma vie de tout les jours était déjà un combat en elle-même ? Comment se battre alors que je me battais déjà tous les jours ? J’étais tellement préoccupé par ma vie quotidienne que j’étais vidé.

Trop vidé pour faire quoique ce soit d’autre. Trop vidé pour me défendre lorsque le réel danger se présentait à moi… et heureusement que Moran était arrivé. Ou je serai définitivement mort. Je finissais par le regarder lorsqu’il reprit la parole, les lèvres pincées pour m’empêcher de pleurer. Je ne voulais plus pleurer, même si je sentais le monstre hurler à l’intérieur de ma poitrine. Moran happa mon regard et je… J’avais l’impression de vraiment comprendre ses paroles. De les vivre. Il savait trouver les mots que jamais personne n’avait su me dire auparavant. Que cette énergie était la mienne. Que je ne devais pas la retourner contre moi, mais l’utiliser contre les autres.

Arrêter de me haïr. Arrêter de me déprécier. Arrêter de.. Arrêter tout, au final. Arrêter de me mettre des bâtons dans les roues, et me battre. Me battre pour de vrai. Me battre pour moi même, contre les autres. Oui… Oui. Je hochais la tête, les sourcils légèrement froncés, concentré sur ses paroles. En parler avec lui m’aidait énormément. Il n’avait pas les réactions horriblement égoïstes de la plupart des êtres humains, qui finissaient par tout rapporter à eux. « Et tu as pensé à moi, si tu fais ça ? » « Et moi, qu’est-ce que je vais faire alors ? » Et moi, et moi, et moi. Stop. J’en avais fini de tout cet égoïsme. Je n’en voulais plus, je n’en avais plus besoin. Il était temps de m’occuper de moi…

« Je.. Je crois que je commence à comprendre ce que tu essayes de me dire. Mais parfois, tu sais… La petite voix intérieure qui te dit que te faire du mal est la seule solution, que les autres ont raison… Toutes les pensées parasites, elles me rongent. Tout finit par me ronger lentement, comme un cancer. Et la douleur finit par devenir si forte que… Ça semble être la meilleure solution. Celle qui abrège toutes les souffrances, qui stoppe le combat. Je comprends ce que tu veux dire. Je sais que je devrais utiliser cette énergie pour moi et non pour les autres, mais… Parfois, c’est tellement plus face de l’utiliser contre soi que contre les autres. Tellement plus facile. »

Je soupirais, avant de fermer douloureusement les yeux quelques secondes, afin de contenir les larmes. Un sanglot me traversa, que je ravalais rapidement. Je rouvrais les yeux avant de me tourner avec Moran, la voix tremblante et un rire nerveux dans la gorge.

« Tu peux me passer une autre cigarette, s’il te plaît ? »

Il reprit alors la parole. Je l’écoutais attentivement, les larmes toujours aux yeux. Un bip GPS…? Je le pris entre mes mains, et l’observa sous toutes ses coutures. Un sourire touché apparut sur mon visage en l’entendant. Il voulait me protéger, prendre soin de moi autant qu’il le pouvait. Je relevais le visage et le regardais droit dans les yeux, reprenant la parole. Les larmes étaient toujours dans mes yeux, et ma voix vibrante d’émotions.

« Merci, Moran. J’ai le droit de le dire, cette fois. »

Je m’approchais de lui impulsivement, et le pris dans mes bras.

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Jeu 9 Avr - 10:03
Une rue peu fréquentable.
▲▼feat. Elio

Je me doutais bien que diverses pensées étaient en train de traverser l’esprit du jeune homme torturé. J’espèrai seulement que ça finirait un jour par se calmer, par s’estomper. Et que des pensées plus positives prendraient doucement leur place. Ce n’était pas chose aisée mais j’étais certain que ça serait possible. D’après moi, il avait aussi besoin de personnes dont il se sentait proche, des personnes en qui il pouvait avoir confiance. Je ne savais pas trop si j’étais une de ces personnes mais en tous les cas, il pouvait avoir confiance en moi pour m’occuper de lui lorsqu’il en avait besoin. C’était un peu ma bonne action, presque comme pour me racheter de tout ce que j’avais pu faire auparavant. Bien entendu, rien de tout cela pardonnait mes gestes et mes actions mais au moins, je savais qu’au dessus de tout ça, je m’occupais de quelqu’un. Et quelqu’un de bien, même si lui pensait le contraire. Je le voyais encore et toujours lutter contre ses émotions mais je restais silencieux face à cela. S’il avait envie de pleurer, il était libre de le faire. S’il désirait résister, je ne dirais rien. C’était son choix après tout. Je n’avais aucune idée si mes paroles pouvaient avoir un réel impact sur lui, mais ce que je disais c’était ce que je pensais, tout simplement. Je voulais qu’il se batte pour lui, qu’il ait la force de lutter contre ce démon et les autres. Et j’étais persuadé qu’il en était capable même si lui en doutait probablement. Nous étions tous fort au fond de nous, il fallait juste, parfois, aller chercher plus loin.

Lorsqu’il me répondit, je l’écoutais silencieusement sans pour autant le lâcher du regard. Oui, c’était plus facile de se faire du mal qu’aux autres quand on était quelqu’un d’empathique et ça, j’étais certain qu’il l’était. D’après moi, Elio était un être humain qui prenait tout sur lui, qui s’accaparait même le malheur des autres sans s’en rendre compte. Il ne le savait sans doute pas mais c’était un lourd fardeau que de porter sur ses épaules les malheurs du monde. Je poussais un léger soupir en l’entendant d’ailleurs. Ce n’était pas plus facile dans le sens où finalement, ne pas faire de mal aux autres, me semblait être une épreuve compliquée.  Cela m’arrivait tout le temps, parfois même sans le savoir. Mais quand je mettais à mort quelqu’un, il y avait forcément une famille derrière, des amis, des proches. Et je leur faisais du mal, sans les connaître. Sans qu’eux me connaissent. Et ça, c’était plus facile. Tandis que le jeune homme, lui, préférait se battre contre lui-même plutôt que ses ennemis ou même ses amis au fond. Je respectais ça même si pour moi, il fallait que cela cesse. Je n’acceptais pas que l’on se fasse du mal de la sorte, surtout lui. Je n’avais cessé de le regarder avant de lui répondre.


La facilité n’est pas toujours celle qu’on croie. Tu as plus de force que moi ou n’importe qui d’autre au fond. C’est juste que tu ne le sais pas.  


Je m’arrêtais, silencieux à présent alors qu’il me demandait une nouvelle cigarette. Je ne savais pas si c’était vraiment une bonne idée. Je ne le connaissais pas plus que ça mais dans le doute… S’il n’était pas vraiment habitué à fumer, ça pourrait l'enfoncer dans une addiction dont il n’avait pas forcément besoin. Alors, j’avais fait un peu mine de l’ignorer pour le moment. Enfin, je lui avais parlé d’autre chose, du fameux émetteur. Peut-être qu’il penserait à autre chose à ce moment-là. Bien entendu, si jamais il insistait, peut-être que je lui en donnerai une mais pour le moment, ce n’était pas une priorité en mon sens. Il avait finalement pris mon “cadeau” et le regardais. C’était simple, un petit boitier noir avec un bouton rouge marqué “EM” dessus. Rien de bien sophistiqué, un peu sobre, comme moi au fond. Nos créations étaient-elles toujours à notre image? Parfois je me le demandais. Parfois je me disais que je ne valais pas mieux que Blofeld, qu’il m’avait fait comme lui. Enfin… Je sortais de mes pensées en me remettant à regarder le jeune homme, toujours les larmes aux yeux. Et il me répondit alors, en me remerciant. Oui bon là je ne pouvais pas lui en vouloir de me remercier. Mais ce n’était pas pour autant que j’allais répondre avec des politesses telles que “De rien”. En fait, j’eus le temps de répondre à rien du tout.

Elio s’était approché de moi, de manière assez rapide et même impulsive, j’avais haussé les sourcils jusqu’à ce qu’il… Me prenne dans ses bras ? Pour le coup, je restais un peu abasourdi face à la situation. Heu il se passe quoi là ? Je paniquais un peu à l’intérieur de moi. Personne, non personne, ne m’avait jamais pris dans ses bras. J’étais un Androïde après tout, qui voudrait me serrer dans ses bras ? Et merde. Je fais quoi ? Je ne sais pas m’y prendre. J’ai envie de le repousser avec force mais je me rappelle qu’on est sur le balcon et que derrière lui se trouve le vide, je ne voulais pas risquer de tout foutre en l’air. Super. Moran, réfléchis, réfléchis… Je pensais à la manière dont les êtres humains se faisaient ce qu’on appelle des “câlins”. Mais ça me dépassait trop. Merde, merde, merde ! Je serrais fort ma mâchoire, prenant sur moi et je décidais finalement de ne pas bouger d’un centimètre. Je le laissais faire sans forcément répondre à son accolade. J’étais pas fait pour ça, je n’y connaissais rien. Rien du tout. Mais en même temps, je me disais que ça faisait du bien au jeune garçon alors… Je restais stoïque, droit. Lui laissant le temps dont il avait besoin. Et bordel, que c’était compliqué.
 




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Jeu 9 Avr - 11:11
j'ai fait des choses que je regrette suffisamment pour y penser tout le tempsElio et MoranLa facilité n’est pas toujours celle qu’on croie. Tu as plus de force que moi ou n’importe qui d’autre au fond. C’est juste que tu ne le sais pas. Pour ne pas le savoir, ça c’était sur que je ne le savais pas… Je réfléchissais aux paroles de Moran plus attentivement que jamais. Je n’avais jamais eu l’occasion d’avoir ce genre de conversations avec quelqu’un d’autre que moi-même - et quand c’était entre moi et moi-même, ça n’allait malheureusement jamais bien loin avant de tourner à l’apitoiement sur mon propre sort. La douleur était si forte, par moments, qu’elle aveuglait mon jugement, m’empêchait de voir ce qui était vrai, et beau, dans ce monde ; le peu qu’il puisse y avoir, en tout cas. La douleur était si forte, par moments, qu’elle aveuglait mon jugement ; m’empêchait de voir que je broyais du noir, que je me noyais dans ma solitude et mon désespoir. Sans jamais réussir à voir plus loin qu’eux.

Mais Moran, en cet instant, était entrain de me faire apercevoir ce qu’il pouvait y avoir d’autre, d’autre que le blizzard, que la solitude, que la dépression ambiante. Il y avait autre chose…Je crois. Peut-être quelque chose qui valait le coup pour qu’on se batte pour lui. Quelque chose qui s’appelait mon avenir. Mon futur. Ou plus simplement… Quelque chose qui s’appelait moi-même. Peut-être que Moran avait raison, après tout. Peut-être que je méritais de me battre pour moi-même, plutôt que contre moi-même… Un long soupir m’échappa. Je savais que ces pensées presque positives disparaitraient à l’instant où je me retrouverai seul. A l’instant où le blizzard voudra revenir, je ne pourrai le combattre, tant je l’avais nourri toutes ces années. Il était devenu presque invincible. Le détruire serait comme déplacer des montagnes ; impossible. Impossible. Jamais je n’y arriverai seul. Jamais.

« Je… Je crois que je comprends ce que tu cherches à me dire. Mais le blizzard, je l’appelle comme ça, est tellement présent, Moran, t’as pas idée… T’as pas idée. C’est absolument terrible. Je l’ai tellement nourri de mon désespoir toutes ces années que maintenant il est si fort.. Que je ne sais même pas si je suis apte et à même de le battre. Parce qu’au fond, si je veux me battre pour moi même, je vais devoir aussi me battre contre moi même pour garder la tête hors de l’eau. Parce qu’au fond, je crois qu’il y a une partie de moi qui prend plaisir à se repaître dans la douleur et dans le désespoir… Une partie de moi qui me dégoûte, dont jamais je n’ose réellement parler. Tu dois être le premier à qui j’en parle. »

Je soupirais de nouveau. Moran me parlait de son bip connecté à sa LED ; mon soupir n’avait rien à voir par rapport à ses mots. Mon soupir avait tout à voir avec mes pensées, le fait que je n’étais qu’un lâche, j’étais tellement bancal que jamais je ne pourrai être sauvé. J’observais le petit boitier qu’il m’avait donné, très simple, très sobre. Un peu… Un peu comme lui, en fait, j’avais l’impression. Puis je le pris dans mes bras. Le câlin ne dura que quelques secondes, je reculais brusquement en me rendant compte de ce que j’avais fait. Merde, Elio, réfléchis deux secondes avant de faire des choses pareilles ! Moran semblait tétanisé, dur comme de la pierre. Il ne devait certainement pas apprécier cela, et toi tu lui imposes.. Je me sentais rougir dans le noir, gêné.

« Désolé… C’était impulsif. J’aurais du te demander avant, désolé. »

Je lui offris un petit sourire d’excuses, avant de m’accouder à nouveau à la rambarde. Il devait se faire tard… Je devrais peut-être rentrer chez moi. Je me sentais plus rassuré avec le bip de Moran - que je me promettais de n’utiliser qu’à bon escient, et à garder comme un secret uniquement pour moi.

« Moran, il commence à se faire vraiment tard… Je.. Je devrais peut-être rentrer chez moi. »

J’avais déjà décidé que je repasserai le voir dans son bar.

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Jeu 9 Avr - 13:56
Une rue peu fréquentable.
▲▼feat. Elio

J’essayai, non sans difficultés, de le rassurer comme je le pouvais. C’était important pour moi, étrangement, qu’il puisse se sentir un peu mieux malgré ce qui s’était passé. Au fond, j’avais presque un minuscule espoir que ça ne lui arrive plus jamais, qu’il ne doive pas utiliser cet émetteur. Mais on ne savait jamais, n’est-ce pas ? Je l’avais écouté me répondre mais j’étais resté silencieux. Je lui avais dit tout ce que je pouvais dire, même si j’étais presque “flatté” que j’étais la première personne à qui il parlait de ce fameux blizzard. je réfléchissais un peu dans mon coin, isolé dans mon esprit. Je ne savais plus trop quoi ajouter à cette discussion, je restais campé sur mes positions. Et je pensais lui avoir fait comprendre ce que je pensais et ressentais à l’aide de la parole mais des gestes aussi. Il ne serait plus seul à présent. Je comptais bien prendre soin de lui même si c’était à distance. J’avais poussé un soupir en entendant quand même qu’il prenait un certain plaisir à tout cela. Je ne le jugeais pas mais j’avais simplement un peu du mal à comprendre cela. Il n’était pas le seul dans ce cas-là, je le savais bien mais bon… Cela devait être un de ses secrets que les humains avaient dans leurs émotions. Ceci dit, je n’étais pas mieux. Je prenais plaisir aussi à faire du mal aux autres alors, je n’étais clairement pas la bonne personne pour juger quoi que ce soit. Mais étrangement, je lui faisais confiance. J’avais foi en sa force qu’il ne connaissait pas lui-même. Et puis, s’il le fallait, je pouvais aussi l’entraîner physiquement un jour. Mais je me disais que ce n’était ni le jour ni le moment. Peut-être une prochaine fois. Ah tiens, je prévoyais déjà une prochaine fois ! C’était une première ça.

Mais revenons à ce… “Câlin”. Je n’avais pas bougé, et même si cela avait duré quelques secondes, cela m’avait paru des heures. Ouais, j’étais pas trop faits pour les contacts physiques je pense. Mais j’avais fait cet effort, pour lui. Au cas où ça l’aidait un peu, si ça lui mettait du baume au coeur… Quand il s’était reculé je l’avais regardé, toujours impassible alors que lui il rougissait, ce que je ne voyais pas à cause de la nuit noire qui se présentait à nous mais je m’en doutais un peu au fond. Les humains avaient ce genre de réactions face à des situations “gênantes”. Il s’excusa alors. Mouais, même s’il avait prévenu avant, je n’étais pas certain que ça aurait pu aider à la situation. Je l’aurai probablement envoyer bouler avant même qu’il puisse faire quoi que ce soit. Parfois, les surprises étaient plus intéressantes pour connaître les personnes, réellement. J’avais haussé les épaules alors qu’il s’était accoudé à la rambarde. Je ne lui en voulais pas. Je présumais que vu ce qu’il avait vécu, c’était un peu logique de réagir comme ça, de vouloir un contact “humain”. Sauf que j’étais tout sauf humain… Il me déclara alors qu’il se faisait tard et qu’il devait rentrer chez lui. L’idée ne me plaisait pas plus que ça. Pas tard dans la nuit, comme ça… Je grognais un peu entre mes dents avant de lui répondre.



Tu habites loin ? Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose à peine sorti.


Je voulais juste me rassurer que son retour se passe bien. Je me disais aussi qu’il devait rentrer chez lui, rassurer ses proches. Enfin, je n’avais aucune idée s’il habitait avec quelqu’un en particulier mais bon. Ce n’était pas une bonne idée qu’il reste ici, surtout que je devais bientôt me recharger, j’étais resté allumé bien trop longtemps. Je me mis alors à songer au fait que je lui faisais confiance mais que j’avais oublié le fait que mon identité était secrète. Et il ne le savait pas particulièrement. Je plissais légèrement les yeux avant de m’approcher du jeune homme. Je repris alors la parole. 


Par contre… Ici, je suis connu comme un être humain. Je te fais confiance pour que ça reste le cas, Elio.


Je me rendais compte par la même occasion que c’était la première fois que je l’appelais par son prénom. On pouvait dire que c’était une avancée, non ? Je soupirai quelque peu. Je n’avais pas vraiment la force de le raccompagner chez lui… Au pire, il dormirait ici mais ça ne m’enchantait pas plus que ça. Mais j’avais besoin de cette veille. Malgré tout cela, je voulais surtout être certain que le jeune homme puisse rentrer en toute sécurité. Je me retournais alors et j'étais un coup d’oeil à mon fusil de sniper. Hmm. Ma vision infra-rouge allait m’être utile. De mon appartement, j’avais une bonne vue sur une partie du quartier. Et s’il vivait autre part, il devrait probablement prendre le métro mais au moins, je pourrais l’accompagner de loin. En espérant qu’il ne se passe rien dans les transports. Mais j’avais bon espoir. Je fis alors un geste de la tête pour lui montrer mon fusil. Lui signifiant que quoi qu’il arrive, il serait en sécurité pour une bonne partie de la route.

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Jeu 9 Avr - 20:11
j'ai fait des choses que je regrette suffisamment pour y penser tout le tempsElio et Moran Je secouais la tête en entendant Moran me demander si j’habitais loin. Non… Le pire était que je n’habitais certes pas dans le quartier, mais à la bordure limitrophe. Je n’étais réellement pas si loin que cela. Et puis… Deux agressions dans la même soirée, c’était impossible. J’allais simplement avancer vite, me dépêcher de rentrer et ne jamais m’arrêter sur le trajet. J’avoue qu’en regardant la rue j’avais assez peur, mais… Je.. Je savais que j’étais obligé d’y retourner le plus vite possible, avant d’en avoir trop peur pour ressortir à jamais. Je devais partir. Je serrais fort dans ma main le petit boitier avec l’émetteur que Moran m’avait donné. Je devais avoir foi en moi, en ma force et en ma chance. Quelle chance.. Je pinçais légèrement les lèvres en y pensant. Non, non, non. Je ne devais pas y repenser, pas maintenant ; ou jamais je n’allais partir de l’appartement de Moran. Je n’étais plus un petit garçon, je devais reprendre le cours de ma vie…

« Non, je n’habite pas très loin. J’habite à Brooklyn, à la limite même d’ici… Je dois être chez moi en vingt minutes, grand maximum, à ma vitesse. - Je regardais mes jambes. - Peut-être un peu plus si je boite, mais promis, je ferai attention à moi. Je ferai mine d’être au téléphone ou quelque chose comme ça. »

Je regardais alors Moran lorsqu’il reprit la parole. Un humain ? Oui… Ça ne m’étonnait pas. En mettant les pièces du puzzle ensemble, je me doutais bien qu’un robot ayant un appartement, un bar, ne devait pas être connu comme un robot. Je lui souriais et acquiesçais, avant de reprendre la parole. Bien évidemment que je n’allais jamais rien dire. C’était mon sauveur ; et même si ça ne l’était pas, jamais je ne mettrais un androïde en difficulté.

« Oui, je comprends. Je ne dirai rien à personne. Tu es mon sauveur, mais plus que cela, jamais je ne mettrai un androïde en difficulté. Comptes sur moi. Ça restera entre nous, tu ne dois pas te méfier de moi. »

J’aimais sa manière de prononcer mon prénom. Moran était quelqu’un de bien, lui aussi, malgré tout ce qu’il pouvait me dire, malgré tout ce qu’il pouvait penser. J’essayais de m’étirer doucement en grimaçant de douleur, avant de pousser un immense soupir. Je lui offrais un petit sourire, avant de me diriger à l’intérieur de son appartement.

« Ca te dérange pas de brûler mes fringues ? Je veux plus les reporter. Trop de mauvais souvenirs… Je vais juste reprendre ma veste. »

Je me dirigeais à l’intérieur de l’appartement de Moran, jusque dans la salle de bain où je récupérais ma veste. Heureusement, elle n’était pas trop amochée… J’allais quand même devoir nettoyer quelques traces de sang dessus. Je l’enfilais à contrecoeur avant de revenir vers Moran, rangeant précieusement son petit biper GPS dans ma poche à zip.

« Merci pour tout. Je vais y aller. Je repasserai te voir à ton bar. »

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