Il y a environ un an, l'un de mes frères c'est amusé à cacher de la drogue dans ma chambre et à appeler la police pour me dénoncer. Résultat, j'avais passé toute nuit au poste de police en essayant d'expliquer que ce sachet de cocaïne trouvé sous mon oreiller n'était pas à moi. Bien sûr, personne ne m'avait cru. Pas même mon père qui était encore plus furieux que d'habitude. Enfin, il y avait bien eu une personne qui m'avait cru. Il s'agissait d'un jeune policier. J'ignore pourquoi, mais lui il me croyait. Bien entendu, son seul avis n'a pas suffi et j'ai dû payer une grosse amende de ma poche, en plus d'avoir un casier judiciaire plus vierge. Heureusement, grâce à mes nombreux fans et clients, j'avais ce qu'il fallait comme argent pour régler cette affaire au plus vite.

Quand j'y repense, cette affaire me semblait bien loin à présent, mais pas tant que ça final. Je n'avais jamais vraiment cessé de penser à ce jeune policier qui m'avait soutenu et qui avait cru en moins. Je ne l'avais jamais vraiment remercié pour cela, jusqu'à ce jour. Ce jour ou, par le plus grand des hasards, en entrant dans ce café, je le vis assis au loin, seul. C'était comme ci le destin l'avait mis sur mon chemin. Maintenant que j'y pense, cela faisait pile un an que cette histoire avait eut lieu. Il est clair que cela n'avait rien d'un hasard cette rencontre.

Je m'empressa de commander un chocolat chaud au comptoir, ainsi que deux muffins à la framboise et aux chocolats blancs, avant de me diriger vers cet ange qui avait cru en moi.

Bonjour. Heu... Pardon de vous déranger, je... Je sais pas si vous vous souvenez de moi, mais... Enfin, il y a un an, vous... Vous m'avez soutenu dans une affaire délicate et... Enfin, j'ai jamais pu vous remercier jusqu'à maintenant. Alors... Merci beaucoup.

Je posa l'un des muffins sur la table, avant de m'incliner respectueusement devant l'homme pour le remercier de son acte de gentillesse de l'époque.

Il se souvient de moi ? Il se souvient réellement de moi ? Même après tout ce temps ? Même sans... Enfin, je ne crois pas que ça soit l'un de mes clients, donc... Comment ? C'était il y a un an et... Il se souvient de moi. Cela me fait tellement du bien. Je sens les larmes monter à mes yeux. Je les retiens pour qu'elles ne coulent pas. Je souris simplement, heureusement d'avoir toujours était présent, quelque part, dans son esprit. Moi non plus, je ne l'avais jamais oublié.

Quand il me proposa de m'installer, je sentis mon cœur se gonfler de joie.

Avec grand plaisir. Merci.

Je posa mon chocolat chaud, ainsi que mon muffin, avant de m'asseoir face à ce gentil policier. Mon ange gardien il y a un an. Je me sens un peu intimité face à lui. Je crois que je suis plus doué pour discuter à travers un écran. D'un côté, je joue plus un rôle avec mes clients, alors que là... Là, je suis moi. Je suis habillé et je ne suis surtout pas face à un client qui espère que je retire ma robe. Alors... de quoi l'on discute avec quelqu'un qui... n'est pas un client ?

Pendant que je réfléchissais un sujet de conversation normal, j'entendis le gentil policier me parler. Me parler de... Quoi ? Je sentis mon sang se figer dans mon corps. Pourquoi il me parle... Il se souvient de... ça ? Je pensais avoir caché cela à temps et... Ok, il faut que je me calme. Je prend une grande respiration et je souris.

Un hématome ? Je m'en souviens pas. Mon père dit que je suis la plus grande maladroite du monde. Je devais être tombé la veille dans les escaliers de l'immeuble, ça arrive souvent. Ne vous inquiétez pas.

Est-ce que c'est assez crédible ? Je sais pas, mais au cas où je prend une bouchée de mon muffin et essaye de changer de sujet.

Hum... Ce muffin est vraiment délicieux. Vous devriez goûter... Je me rend compte que je ne connais pas votre nom, monsieur.

Ouf, j'ai réussi à changer de sujet de conversation sans le moindre problème. Tout va bien. Papa ne sera rien. Bien. L'homme s'appelle donc Killian. C'est beau comme prénom. C'est doux même. Oh, il veut que l'on se tutoie. J'en suis heureuse. Quand on tutoie quelqu'un on se sent plus proche de lui. C'est un peu comme si l'on avait un ami. Du moins... quelques instants...

Oui. Avec grand plaisir. Disais-je avec un tendre sourire aux lèvres.

Je me sens bien, à présent. Je me sens pas seule, ça fait du bien. Je mange une bonne pâtisserie en bonne compagnie. Il aime le muffin que je lui ait offert. Je suis contente. Je... Oh... Non... Je baisse la tête vers mes jambes, laissant le muffin sur la table. Je viens cacher mes mains, les posant sur mes genoux.

Je l'écoutais calmement. Sans rien dire. Sans bouger. Il se faisait battre ?... Pourquoi il me raconte ça ?... C'est sa femme qui le battait ? Je ne comprend pas... Je pensais que l'amour... Enfin... Dans les films romantiques, tout est tellement beau... L'homme aime la femme de tout son cœur... Il est un véritable prince charmant... Est-ce que c'est faux ? C'est triste... Tellement triste... Tout comme le fait que sa femme a essayé de le tuer en l'étranglant... Pourquoi ?... J'ai envie de pleurer...

Je releva les yeux, quand il me dit qu'il avait encore la marque de l'étranglement. Je leva les yeux et vis une légère marque au niveau de son cou, qu'il me montrait du bout du doigt. Je me sens tellement mal pour lui, mais... alors qu'il continue de parler... je... Pourquoi il me raconte cela ? Je ne suis pas qu'une inconnue pour lui ?... Et... M'aider ? Je... Je ne comprend pas...

Je... Je suis sincèrement désolé pour toi... Vraiment... Disais-je le cœur serré et les yeux légèrement rougis. Cependant, je... Je ne comprend pas...

Je baissa la tête, tout en secouant la tête de droite à gauche.

Je n'ai pas besoin d'aide. Je... Je fais beaucoup de bêtises et je suis réellement maladroite.

Je releva les yeux les posant dans ceux de Killian.

Je... Papa dit que j'ai une maladie... que je suis malade mentalement... Je lui cause beaucoup de soucis... Énormément même...

Mes ongles s'enfoncèrent dans mes genoux, me faisant retenir mes larmes qui menaçaient de tomber.

Papa me... Il m'aime... Il a juste du mal à l'exprimer et... je lui cause tellement de soucis... Il est obligé de me garder à la maison... Il... Il s'occupe de moi... Il... Si je lui causais pas tant de souci... Je... Papa me tuerait jamais...

Je commença à pleurer sans m'en apercevoir et sans réussir à m'arrêter. J'essuyais comme je pouvais mes joues, encore et encore.

Pourquoi je pleure ? Pourquoi ses larmes coulent sur mes joues ? Papa m'aime. Papa fait tout pour prendre soin de moi, sauf que moi... Moi, je... Je fais tout le temps des bêtises. Je lui fais du mal. Je casse des trucs. Je fais mal mes tâches ménagères. Je prépare mal à manger. Je... Je ne suis pas une bonne personne... Je fais toujours tout de travers... J'ai de la chance d'avoir papa. Papa me garde même si je suis une bonne à rien. Il me permet de continuer à vivre avec lui, car il m'aime. Je... Non... Papa me tuerait jamais. Il m'aime. Oui, il m'aime. Il... Je me raconte des mensonges ? Quoi ?

Je leva le regard vers le policier. Je l'entends parler. Je vois sa bouche bouger, mais rien. On dirait que ses mots... C'est comme si il me parlait une autre langue. Non. Il ne raconte que des mensonges. Papa n'est pas comme ça. Pourquoi il dit tout ça ? C'est méchant... C'est blessant... Papa n'est pas comme ça. Papa me tuera jamais. Pourquoi il dit tout ça ? Pourquoi je n'arrive pas à m'arrêter de pleurer. En plus, il dit qu'il n'est plus policier. Alors... pourquoi... il... je... Je commence à avoir mal à la tête et aussi au cœur.

Mon regard se posa sur le papier qu'il avait posé sous mes yeux. Une serviette en papier ou il y avait son numéro de téléphone. Pourquoi il fait ça ? Les mensonges... Un soutien ? Je... Papa me ferait jamais de mal. Papa m'aime. Oui, papa de tout son cœur. Il m'aime comme mes frères et sœurs. Il ne sait juste pas l'exprimer. Oui, c'est ça. Et moi... Moi, je suis juste une fille qui... Qui ne devrait même pas exister.

J'attrapa la serviette et partis soudainement en courant. Je ne sais pas pourquoi, mais... Mon corps bougea pour moi. Je courus ainsi jusqu'à l'appartement. Je rentra essoufflée, voyant mon père endormi sur le canapé. Je m'agenouilla face à lui, pleurant silencieusement. Oui... Papa m'aime... Je le sais...