Et si je te protégeais ? (SKAAN)

Aujourd'hui fut une journée très éprouvante au travail. Nous étions entrain de crouler sous les projets. Alors, à la fin de cette journée infernale, plusieurs des mes collègues avaient décidé de me forcer à vernir avec eux dans les bras de la ville. Ce n'était pas vraiment mon style, sortir... C'était agréable au bons moments, mais en ce moment ce ne l'était. Je devais rester concentrée sur le travail.

Malgré tout, j'acceptais leur proposition et décidait de devenir la conductrice désignée. Cela faisait en sorte que je n'aurais pas besoin de boire ou de feindre d'être saoule. L'alcool et son buzz n'était pas quelque chose que je recherchais nécessairement. Un bon verre chez moi, avec Aria devant un film d'amour, c'est ce que je parlais comme soirée parfaite. Une soirée dans les clubs ? Pas vraiment non.

Nous décidâmes de se rejoindre au travail vers 22h30 pour que nous puissions partir à 22h45 dans le Bronx. Après quelques minutes, nous arrivâmes, je trouvai rapidement un stationnement et mes collègues trouvèrent rapidement un club auquel ils voulaient aller. Nous rentrâmes tous ensemble et la musique vibra rapidement quand mes tympans. Le mal de tête m'agressa dès les premières minutes. Je regrettais maintenant ma décision. Pourquoi avais-je décidé d'accepter de venir ici.

Mes collègues avaient déjà commencer à se disperser dans le club, l'une de mes amies me prit par le bras et m'amena directement au bar. Je refusa poliment le verre d'alcool qu'elle voulait me payer. À l'aide de mes mains, je faisais le signe de conduire la voiture. Elle sourit et hocha la tête de contentement. Je suis bien la fille la plus désignée qu'il existe. Je tiens cela des règles strictes que ma mère mettait en place lorsque de ma jeunesse. Je rejoignis quelques unes de mes amis sur le dance floor. Plusieurs minutes passaient, mais le buzz de mes amies me dérangèrent rapidement. Je décidai de sortir à l'extérieur lorsque je me fais bousculer par deux hommes.

Je fronçai les sourcils de découragement. Par contre, mes yeux se portèrent rapidement sur l'homme qui se faisait littéralement tabasser dans la rue. Son teint blanchâtre, son rouge à lèvres foncé et le eye-liner sur ses yeux le rendait spécial et unique. Mon regard se tourna vers la personne qui avait pris la décision de s'en prendre au pauvre homme qui était rendu au sol avec plusieurs litres de sang au sol. C'était un mec de fac. Vous savez celui qui fait de la musculation seulement pour montrer ses biceps aux jeunes femmes. Mes sourcils se froncèrent. Le mec aux muscles frappait avec une rage sans limite l'homme maquillé.

Je m'approchai doucement de la bataille et une colère profonde me submergea. Comment pouvait-on blesser les gens de façon si gratuite par leur différence. Cela me dégoutait de voir que l'être humain pouvait se rendre aussi bas. C'est un peu la même situation avec les androïdes. Puisqu'ils ne sont pas humains, ils ne méritent aucun droit. Que de la merde, tout cela. Je me rappelle rapidement que mon frère Harry m'avait donné, il y a quelques années un hologramme d'androïde policier pour faire peur aux mecs qui s'approchaient trop près de moi. Je portais la main à mon sac à main et sortit le petit viseur. Je cliquais sur le bouton et un hologramme s'affichai. L'hologramme faux de l'androïde se mit à crier :

- Plus un geste...

Dès les premières paroles, le musclé se leva à la vitesse de la lumière et se mit à courir dans la première ruelle qu'il trouva à sa droite. Je cliqua sur le bouton de mon petit viseur et le remis dans mon sac à main. Je m'approchai de l'homme, qui était beaucoup plus vieux que je croyais, demandai à quelqu'un autour s'ils avait des lingettes, je reçu quelques unes. J'approchai et nettoyai doucement les premières blessures que je voyais. Il était pas mal amoché.

- Vous êtes réveillés ? Monsieur, vous devez rester éveiller.. Vous m'entendez ? Monsieur...

Je n'avais pas vraiment de cour de secourisme dans ma poche. Vous savez, on connait les seulement les petites bases, mais là l'homme devant moi... Était tabassé et plutôt bien amoché.

Cela faisait quelques minutes que j'étais entrain de nettoyer la totalité des blessures de l'homme qui était à mes côtés. Plusieurs des lingettes étaient au sol à mes côtés. La plupart du maquillage de l'homme était disparut et des traits beaucoup plus doux ressortait de son visage. Un sourire en coin et qui se voulait rassurant s'afficha sur mes lèvres. Ce John Doe m'intriguait de plus en plus, je voyais très bien maintenant qu'il était très intoxiqué et que la détresse se retrouvait dans chacun de ses traits.

Je continuais à désinfecter du mieux que je pouvais chacune de ses blessures. Il ne méritait aucunement ce qu'il venait de vivre et je serai certaine de son bien être avec de le quitté. Les gens autour de nous commençait déjà à se diluer, c'était tout-à-fait normal que mec qui se maquille se fasse tabasser quasiment à la mort. Certains, iront même jusqu'à dire qu'il recherchait la réaction des gens, mais encore... Pourquoi réagir lorsqu'il veut seulement vivre comme il le veut. Pour ma part, je le trouve tellement impressionnant. Je suis incapable de vivre et de profiter, la preuve... Au lieu de prendre de l'alcool et me taper le premier beau mec, je suis entrain de nettoyer des plaies d'un homme que je ne connais pas et qui vient de se faire tabasser dans le Bronx. Vous ne voyez pas une erreur à quelque part ? Moi si... 29 ans... et incapable d'avoir du plaisir pendant quelques minutes.

Même si j'étais très concentrée sur le travail qui était devant moi. J'entendis rapidement les voix de certaines de mes collègues. Je figeai et me cacha derrière le petit mur qu'il avait. Je savais bien qu'elles ne voulaient pas rentrer, plusieurs d'entres elles fumaient et clairement je ne voulais pas savoir s'elles fumaient autre choses.. Surtout que j'étais patron de quelques unes de ses femmes. J'avais maintenant une rapide respiration, cachée derrière un mur. Pendant tout cet acte enfantin, l'homme me disait qu'il allait plus ou moins bien et se releva doucement.

- Vous êtes mieux de rester assis sur le sol, le temps que le décor autour de vous arrête de tourner. En fait, je présume.. Je suis loin d'être médecin, chuchotais-je

Je ne voulais clairement pas être vue de mes collègues, elles auraient prit pitié de moi et m'aurait ramener dans le club que je ne veux vraiment pas retourner. Et John Doe était beaucoup plus intéressant et intriguant. Malgré ma pitoyable vie sociale, j'étais quand même fière de prendre la décision de m'occuper de lui.

- Voulez-vous j'appelle quelqu'un ? La police, peut-être ? Je peux vous aider d'une quelconque manière ? Au fait, je m'appelle Laura et vous ?

Je lançais un regard vers l'entrée et je ne voyais plus personne. J'approchai doucement la main vers l'homme et lui fit un petit sourire. Maintenant que je voyais bien son visage dépourvus de sang et de maquillage, officiellement, il faisait beaucoup moins peur, plutôt moins imposant. Cela faisait du bien d'aider quelqu'un dans le besoin.

J'attendis patiemment sa réponse. Après quelques minutes, j'avais déjà fini de nettoyer ses plaies et sa réponse n'était toujours pas arrivée. Je le regardai avec patience et refit un petit sourire pour l'amener à se confier. Skaan, fut sa seule unique réponse. Mes yeux s'élargie et stupeur, mais quel nom original !

- Eh bien, Skaan... tu es clairement pas volubile.

De mon côté, lorsque l'anxiété montait en pique dans mon corps. Je devenais une pie et c'était quasiment impossible de me faire arrêté de parler. Je devais remplir tous les silence possible, par peur de vivre un malaise ou de vivre un rejet. Merci à toi, père, de m'avoir donné cette peur. Très utile dans les relations très interpersonnelles. Malgré que je sois encore caché par le petit mur et que j'essayais d'éviter mes collègues/amies, j'observais avec attention le visage de l'homme devant moi. Il était tout simplement unique et j'étais devenu intriguée par lui.

Lorsque je l'entendis me demander si j'essayais de fuir de quelqu'un, je partis dans un éclat de rire. Je riais, parce que je me rendais tout simplement compte que je n'étais pas vraiment subtile, si l'homme devant moi qui souffrait sûrement d'une commotion cérébrale, me remarquait.

- Ça dépend, vouloir ne pas retourner dans ce club et se cacher de mes collègues.. Est-ce prit en considération comme de la fuite ?

Je me rapprochais de l'homme, prit rapidement son bras et essayait de le tirer vers le mur où j'étais cachée plutôt. Pas pour me cacher encore, mais plutôt pour adosser le dos de Skaan, pour qu'il puisse reposé les muscles qui ont été stressés par les nombreux coups de l'adversaire.

- Si ce n'est pas indiscret... Tu as fait quoi pour mérité toute cette haine ?

Elle savait bien que c'était sûrement pour son accoutrement non traditionnel, mais je voyais bien dans ses traits et dans sa nonchalance qu'il avait peut-être autre chose en-dessous de cette carapace qui était son maquillage. J'étais plutôt très bonne pour lire les gens, bon.. Lire au niveau émotionnelle, mais mon côté bonbon faisait en sorte que je faisais confiance à beaucoup trop de gens, malgré les signaux contradictoires que je pouvais remarquer. Faut dire que tout le monde à ses propres petits démons. Skaan avait clairement plusieurs petits démons en lui. Par contre, maintenant, j'étais là pour l'aider et j'avais toute la soirée pour le soutenir et l'aider.

- Tu sais que ton visage est beaucoup plus doux sans cette carapace...

J'haussai les épaules et me dit que d'entendre quelque chose de doux et de positif pourrait l'aider à passer au travers de sa soirée. Je fuyais peut-être mes collègues, mais lui.. Fuyait quelque chose de vraiment plus gros. Ceci est ma perception, est-ce vrai ? Peut-être que oui, peut-être que non.. Nous allons bien voir si Skaan décide de devenir un peu plus volubile. Sinon, mieux vaut aller voir et s'amuser un peu. Contradiction... Je veux m'amuser pour aider quelqu'un, mais je ne veux pas m'amuser pour mon propre bien. Ce petit cerveau à la noix.

Oh, bien ! Le petit Skaan délit sa langue. Un petit sourire s'affiche sur mes lèvres et je décide de m'asseoir près de lui. Je descends un peu la jupe que je porte sur mes cuisses et me concentre sur le visage de l'homme devant moi. Lorsque je l'entendis me poser la question sur la foule, les clubs et mes collègues. Cela me prit plusieurs minutes à répondre.

En fait, le questionnement était... que pouvais-je répondre à cela. Tout ces réponses ? Ma tête s'appuya automatiquement sur mon poing et je ferma les yeux. Je ne savais pas quoi répondre, mais je devais lui en donner une. Quand même, il venait faire l'effort de parler.

- C'est compliqué... Les collègues sont très bien, plusieurs d'entre elles sont des amies, même. Les clubs.. C'est tout simplement pas mon truc, pourquoi me saouler jusqu'à la mort pour être certaine d'avoir du plaisir ? La foule ne me dérange pas tant que cela, mais je suis plus introvertie, sociale.. mais introvertie.

Je lui fis un petit sourire triste et baissai les yeux vers mes mains. J'entrecroisai ceux-ci et soufflai ma dernière respiration par la bouche. Je pris la décision de le ramener près de moi sur le mur, caché des yeux de gens qui étaient un peu trop curieux. Je remarquai les épaules et le corps de Skaan tomber de soulagement. Un petit éclat de rire sortit de ma bouche et je passais ma main sur son front. Il ne semblait pas avoir de fièvre. Je savais que c'était un signe d'infection, donc toujours important que l'humain soit à la bonne température.

Je lui avais demander pour quelles raisons il s'avait fait tabassé. Il me répondit avec une certaine humour et j'éclatai encore de rire. Eh bien, pour un muet il était plutôt humoristique ! Je décidé de répondre dans le même humour.

- Je ne sais pas du tout de quoi tu parle. Ce n'est pas normal d'embrasser des hommes et de se maquiller ? Je fais ça régulièrement... Tu es certain de pas avoir mis une raclée ou montré tes biceps ?

J'avais un grand sourire étalé sur la totalité de mon visage. J'aimais bien parler avec Skaan. Cela me rendait un peu plus sereine et enfin j'avais du plaisir à faire autre chose que seulement de travailler. Je suis une personne coincée et je suis au courant. Mais en ce moment, je me sens très libre de mes choix et j'aime beaucoup cela. Mes muscles se détendent et je mets mes mains sur mes cuisses.

- Un visage ne peut jamais être trop doux Skaan. Jamais. C'est les personnes qui décident d'en prendre l'avantage qui est grave. Je ne peux dire le contraire. Je crois avoir autant une carapace que toi. Tu crois qu'il faut essayer d'évoluer, malgré tout ?

Je suis bien au courant que Skaan est moi n'avions pas les mêmes blessures ni le même vécus. J'irais même jusqu'à dire que ce qu'il a vécu doit être 100x pire que mes propres cicatrices. Par contre, j'aime croire que la détresse de chacun dépend toujours de ce que l'on a connu et ce que l'on est. Peut-être que pour lui son ami qui se tape son père est tout-à-fait normal, mais pour moi c'est la création d'un gouffre dans ma tête et mon esprit. Pour moi, avoir de l'argent et l'habitude tandis que pour d'autre avoir de l'argent : c'est avoir peur de tomber dans le vice. Tout est question de perceptions et l'important est de ne jamais diminuer cela.

- La vérité ? Je trouve cela complètement inutile. Pourquoi je voudrais me sentir comme de la merde le lendemain matin, pour avoir sûrement passé une soirée de merde avant ? Je suis certaine que tu sais amplement de ce que je parle.

Skaan allait exactement vivre ce que je venais d'illustrer. Il a décidé de boire, il a passé une soirée de merde avec une jeune femme de 29 ans. Attention, demain le mal de crâne qu'il va avoir... Et a son âge, pas seulement une journée de repos, c'est 3 jours. Non, ce n'est pas pour moi, mon travail est beaucoup trop important pour que je me détendre autant que cela.

Peut-être bien que je lui aie fait quelque chose... J'aime bien cette phrase. C'est un peu comme les '' pourquoi pas ''. Il y a tant de nonchalance, mais tant de dangerosité dans ses petits mots. Personnellement, je n'ai pas expérimentée cela, mais plusieurs personnes se sont rendu dans la merde en utilisant ces expressions.

Je passais une main dans mes cheveux et me concentrai encore et encore sur les traits de Skaan. C'était une homme intriguant, qui a vécu beaucoup trop de choses. Violence ? Peut-être, il disait avoir eu pire que la bataille. Alors, je présume que la douleur est une état normale chez lui. Surtout que maintenant nous sommes entrain de parler ensemble et qu'il n'a pas encore tombé inconscient.

Il me demanda qu'est-qui me faisait tant souffrir. Bonne question, qu'est-ce qui me faisait si mal que je n'avais pas envie de profiter de la vie et de devenir une workaholic. La vie ? Le fait que mon père m'a abandonné et soit par la même occasion toujours présent ? Qu'il soit avec une femme de mon âge ? Que ma mère souffre de cela ? Que le monde autour de nous risque de s'effondre par la création de mon père et ma mère ? Que malgré tout cela, je veux aider les Androïde plus que tout au monde. Je n'ai peut-être pas les même défis ou les mêmes préoccupations, mais ce sont toujours des choses difficiles à vivre.

- Plusieurs choses. Mon univers entier tient que par quelques files. Est-ce les bons ? Je suis pas certaines, dans quelques mois tout cela va s'écrouler et...

Je ne savais pas quoi dire de plus. Il n'avait rien a dire de plus, tout tenait à quelques files. Je me tournais vers Skaan et lui posai la question.

- Et toi, homme endurci, quels sont tes démons ? On ne choisit pas délibérément de ce rendre aussi mal en point.

Étonnamment, lorsque cette soirée prendra fin, j'aurais totalement eu une magnifique soirée. Beaucoup plus que si j'avais resté auprès de mes amies et à les ramener à la fin de la soirée toutes bourrées l'une que l'autres. Elles sont bien capable de se prendre un taxi. Faut pas se méprendre, elles vont tous penser que j'ai passer la nuit avec un apollon pour que je disparaisse comme cela dans la soirée, aussi jeune.

Je secouai la tête et j'étais découragée déjà, par l'espoir d'avoir à vivre cette situation demain matin.

- Au fait, j'ai pas demandé.. Ça va mieux ?