De retour chez soi [Noah]

De retour chez soi

Encore une bonne semaine pour nos spectacles. De plus en plus de gens y assistent et ça me fait un grand plaisir, même si ce sont des humains qui nous regardent, ignorant totalement ce que nous sommes vraiment sous cette peau. Je range tout nos costumes sur leur cintres, mettant de côté ceux qui doivent être réparé, encore un fois. Je touche le tissu rouge du bout de mes doigts en soupirant. On a si peu. Si peu de matériel, la plupart en mauvaise état. On a prit ce qu'on pouvait vu notre condition mais ça me désole tout de même. On a même pas assez pour se payer du neuf et de la qualité avec nos si maigre revenu. J'adore me produire, ça je ne peux pas le nier. Mais si je pouvais faire plus je n'hésiterai pas. Soupirant de nouveau j'apporte le reste aux couturiers pour réparation. Je m'inquiète pour James. Il n'était pas présent aujourd'hui et il est notre maître de scène. Je sais qu'il a d'autres choses à faire mais quand même.

Du vacarme ce fit entendre à l'étage du bas. Nous nous retournons tous, curieux de ce qui animait tout le monde comme ça. Nous nous précipitons à notre tour pour voir ce qu'il se passait. Un tas d'androïdes se retrouvaient devant...James!! Malaïka!! Mais dans quel était il est? Qu'est-ce qui s'est passé??? Il tient à peine debout. Je vais pour le rejoindre, inquiet de son état, mais il prit la parole devant tout le monde, ce qui me fit arrêter. Son visage...je n'ai jamais vu cet air chez lui. Ça...ça me brise le coeur de le voir ainsi. J'aime pas ça. Où est passé le James joyeux, rassurant, et positif que j'aime tant?

Je serre les poings quand j'entends qu'il a été désactivé et presque détruit par les humains. Les humains...quels êtres ignobles et monstrueux. Ils ont osés lui faire du mal. Ils osent nous traiter comme des chiens, nous persécuter, comme si on était destiné pour ça. Je suis heureux que James s'en rend enfin compte et qu'on puisse enfin levés les armes contre eux. Mais je suis si triste sur la façon que c'est arrivé. Il n'avait pas à vivre ça. Il a eu la chance de fuir, contrairement à moi, laisser pour mort sur le bord de la route. Et maintenant...

Je laisse Malaïka l'amener ailleurs, moi restant figé là. Il peut à peine rester debout tout seul, c'est dire à quel point il va mal. Qu'est-ce que je peux bien lui dire? Je ne peux pas l'empêcher de faire la guerre, c'est ce que je voulais, mais pas au point de détruire cette parcelle de lumière en lui. Je ne peux pas non plus arrivé le sourire aux lèvres, alors qu'il va si mal.

Me rongeant un peu trop les sangs sur son compte, je décide enfin d'aller le voir. Je monte à l'étage, cherchant dans les pièces où il est. Je le retrouve enfin, là, devant le miroir, un air déterminé, et une tête un peu plus différente. Mais je le reconnais très bien. Je le reconnaitrais toujours. Je m'approche de lui, incertain, et lui touche délicatement l'épaule, prêt à l'éventualité qu'il me rejette. Je comprendrai après tout.

-James..

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De retour chez soi

Heureusement, il se radoucit en me regardant. Ouf, j'avais peur qu'il...non...Non il connait mon passé. Il n'oserait jamais me faire quoi que ce soit. Mon James ne me fera jamais de mal. Bien au contraire, ses gestes sont si doux et délicat...Il...me prend vraiment dans ses bras? La surprise passé je l'étreigne à mon tour, prêt à craquer à tout instant sur son épaule que je rejoins à peine. Pour qu'il fasse ça, il doit vraiment être au plus mal. C'est horrible. J'ai mal pour lui. Je ressens toute sa douleur dans ce geste. Mon James. Je ne sais pas quoi faire. Quoi faire pour que tu aille mieux? Vais-je au moins un jour retrouver celui qui m'a tendu la main?

Il s'éloigne ensuite, moi restant silencieux. Quoi dire de plus. Il n'a pas à s'excuser. Pas avec moi. Je reste planté là, à regarder le moindre de ses mouvements. Je grimace un peu en le voyant remettre son haut. J'ai envie de le déchirer, elle porte maintenant la marque de sa souffrance. Non tiens je vais le brûler ça va être mieux. Ne le porte pas s'il te plait, jette le. Regarde moi à la place. Ne me fuis pas, pas moi. Ne me fais pas ça. Ne me parle pas du spectacle maintenant, c'est à des années lumières dans mon esprit. Ce n'est pas important. Je le laisse posé son propre chapeau sur ma tête, un peu perdu de son comportement depuis son retard. Je ne le reconnais plus. J'aime pas ça. Ne me regarde pas ainsi. Ne sois pas triste. Je veux un vrai sourire. Ton sourire. Celui qui est chaleureux et aimant.

-...Non...Non non.

Je retire le couvre chef, me met sur la pointe des pieds pour le remettre à sa vrai place. Oui là c'est mieux. Je sais qu'il n'y retournera pas. Ça je l'ai bien compris et j'accepte qu'il ne se produit plus par sécurité. Mais là, on arrive dans une nouvelle aire. On doit s'organiser dès maintenant à planifier notre rébellion. Et hors de question qu'il me met de côté. Je lui prend sa main, et l'englobe des mains, en le regardant bien dans les yeux, déterminé et sans appel.

-Comment veux-tu que je continue alors que tu ne sera plus là? Comment veux-tu que je continue alors qu'on a plus important à faire? Tu l'as dis toi-même, on doit se défendre. Laisse moi combattre à tes côtés. Je ferais tout pour toi tu le sais. Mais ça je refuse. Je veux être auprès de toi. Laisse moi être ta main, ton bouclier, ta force.

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De retour chez soi

Depuis longtemps que j'attendais l'occasion de porter les armes contre l'humanité. Cette idée a germer dans mon esprit au fur et à mesure que je me reprenais en main suite à mon sauvetage. Même en étant de plus en plus heureux auprès des miens et de James, je voulais de plus en plus me venger. Mais par respect pour James, j'ai retenu mes ardeurs. Car son bonheur est plus important que le mien. Je ne pouvais pas le décevoir. Et malgré ça, malgré qu'il est enfin de mon côté...Je ne suis pas complètement heureux. Parce que ce n'est pas lui. Tout en ce moment n'est pas lui. Son touché que j'avais rarement, il est autant doux et douloureux. Ma peau frissonne de son front contre le mien. Je suis si bien là, si seulement ça pouvait être plus récurrent, et non dans un moment de faiblesse. Non, non ne pleure pas. Bon sang, qu'est-ce qui a bien pu se passé? Je ne l'ai jamais vu ainsi.

-Je sais...Je sais tout ça. Mais j'ai autant peur de te perdre. J'ai déjà l'impression de t'avoir perdu. Ne laisse pas cette parcelle de toi disparaitre.

J'ai tout aussi peur. Je me suis attaché à cette nouvelle vie. Je me suis attaché aux gens qui me ressemble. J'adore Malaïka, elle et moi on a les mêmes intérêts malgré nos différents caractères. Et surtout, James est tout pour moi. Mon sauveur, mon idole, mon mentor. Cet homme qui est devenu un ami. Qu'est-ce que je ferais? Si James disparait? Si...S'il mourrait...Je ne veux pas l'imager. Je ne peux pas. Je ne pourrais pas vivre sans lui. Comment je pourrais? Comment je pourrais continuer les spectacles s'il n'est plus là? Comment je pourrais mener la rébellion alors que je suis incapable de me gérer quand il n'est pas là pour me ramener sur terre? Je sais...Je sais quel monstre je suis devenu. Cet androïde heureux devant un public, présentant ses animaux aquatiques comme s'ils étaient ses propres enfants et qu'il était fier de leur exploit, il n'existe plus. J'ai retrouvé un soupçon de ce bonheur auprès de James. Mais ça ne sera plus pareil. Non, c'est une nouvelle version. Une version de moi qui a une volonté, des goûts, des sentiments. Je suis brisé certes, mais je suis moi-même. Et c'est grâce à lui.

-Toujours. Je serais toujours près de toi.

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De retour chez soi

Ne dis pas ça. Ne me dis pas que c'est trop tard. C'est ce que je me suis dit quand...j'ai cru que mon bonheur avait disparu pour toujours. Que mon sourire si heureux, si innocent, ne reviendra jamais. Que je serais que cette machine vide, vide d'émotions, de sentiments, de volonté de vivre. Cette machine dont le désespoir et la colère seraient les seules choses qui le ferait avancé. Mais tu étais là pour moi. Tu as été patient, doux, chaleureux. Tu m'as laissé de l'espace quand j'en avais besoin, tu venais me réconforter quand il le fallait. Alors à mon tour d'être là pour toi. À mon tour d'être ton pansement. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, je le sais que trop bien. Mais un jour, j'ai l'espoir de te retrouvé. Du moins au moins une parcelle de l'homme que j'aime tant. Ne devient pas comme moi. Je déteste déjà cette part de moi.

Non. Non c'est faux. Je ne l'ai jamais voulu. Oui je voulais cette guerre. Mais pas au point de te perdre, ça il en est hors de question. Je frissonne de nouveau quand tu lâche mes mains devenu chaudes à force d'être tenu et que tu passe sur ma nuque. Que...Que fais-tu? Quelle est ce contact? Ce geste si...si intime? Comment dit-on déjà? Ah oui, tu m'embrasse. Comme...comme un couple? Comme les humains font entre amoureux? M'aimes-tu? Mais alors...pourquoi? Pourquoi je ne ressens rien...Pourquoi je ne ressens pas cet amour de ta part? Pourquoi je me sens si déçu...Est-ce que...est-ce que j'aurais aimé que ce soit sincère? Je ne comprend plus rien. J'ai cette envie étrange de faire cette chose avec toi éternellement, mais pas ainsi...ce sentiment est si douloureux. J'attrape cette grande main des miens, posé sur mon coeur qui souffre de cet amour non partagé, et le sert. C'est horrible ce que tu me fais. Qui est-tu? Je tourne la tête, me coupant de tes lèvres que je regrette déjà.

-Arrête. Tu sais très bien que c'est faux. Ton respect...ta personne est tout ce qui compte à mes yeux. Ton bonheur est bien plus important que le mien. Tu es toi-même mon bonheur. Je t'en pris, ne le détruit pas ainsi...

Je n'ose plus te regarder. Je ferme les yeux, laissant couler librement mes larmes. Tout se chamboule en moi, j'ai l'impression que ce faux baiser à briser quelque chose en moi.

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De retour chez soi

Malgré mon corps mécanique, j'ai cette horrible impression que mon coeur va exploser ma cage thoracique pour fuir loin de tout ça. Quel est donc cette déception et cette douleur qui me submerge? Pourquoi ce simple geste me met dans tout ces états, pourquoi j'y accorde donc autant d'importance? À quoi bon? Qu'est-ce l'amour? Il y a t'il vraiment un intérêt là-dedans? Dans mon ancien foyer, cela n'existait pas. Bien au contraire, je crois que Liam ne connait et ne connaitra jamais ce sentiment, et pourtant lui il est humain. Vu comment il traitait les femmes qu'il fréquentait, je doute qu'il ouvre les yeux un jour. Mais moi dans tout ça? J'ai croisé des couples dans la rue, dans les films et séries que je voyais parfois passé à la télévision. À l'époque j'en avais rien à faire mais aujourd'hui...c'est si beau de voir ça. Leurs yeux semblent briller quand ils se regardent.

Mais là avec James...rien. Ce n'était pas doux, ni emprunt d'un bon sentiment. C'était précipité, désordonné, et si fade. Je me sens comme un objet à cet instant et ce n'est pas agréable du tout. Je me sens mal, si mal. Il aurait me poignardé et je n'aurais pas senti la différence.

Mais tes paroles sont sincères. Je le sais. Je te connais. Je sais que tu n'as pas voulu me faire du mal. Tu es juste perdu. Tout tes repères sont brisés. Je connais. Je lâche tes mains pour les poser sur ton dos, attrapant le tissu de ton haut comme si ma vie en dépendait. Mes larmes coulent toujours, tachant ton t-shirt que je déteste, pas de regret. Et puis je suis bien là, près de toi, je sens ta chaleur se répandre contre moi. Non, je pleure parce que je sens que tu as aussi mal que moi. Je n'aime pas te voir ainsi. Ce n'est pas toi. Tu ne mérite pas de tel malheur.

Attend...quoi? Qu'est-ce...qu'est-ce que tu dis là? Non, tu ne peux pas faire ça, tu n'as pas le droit de dire ça. Pas toi. Jamais. Je viens te caresser les joues, empoignant ta mâchoire par la même occasion, t'obligeant à me regarder.

-Regarde moi. Tu es l'homme le plus altruiste, le plus bon et généreux que j'ai connu de ma courte existence. Sans toi, les androïdes ici n'auraient pas eux de toit, de nouvelle vie, de belles choses à découvrir. Sans toi...je...

Je prend une bonne inspiration. Me rappeler mon passé, surtout sur un si court moment est très difficile. Mais je dois le faire, je dois le dire. Je ne suis plus celui qui était sur le bord de la route comme un déchet attendant qu'on le ramasse pour la casse.

-J'étais plus rien. Mon corps était brisé, je manquais d'énergie et de biocomposant pour survivre quelque jours de plus. Je n'avais plus de volonté, sauf de me laisser mourir sur place. À quoi bon? La seule personne que je devais servir m'avais envoyer là comme si j'étais rien. Je n'avais plus rien, plus personne à aider, plus d'emploi, un corps en miette. J'étais prêt à m'éteindre pour toujours. Et tu es arrivé, tu m'as tendu la main. Je l'ai saisi malgré tout. Parce qu'il restait une lueur au fond de moi qui attendait d'être ravivé. Et c'est ce que tu as fait. Tu m'as sauvé la vie James. Sans toi je ne serais pas ici, comme tout les autres. Sans toi je serais mort. Je te dois tout et pour l'éternité. Alors je t'en pris, rends-toi compte de tout ce que tu as fait. Rappelles-toi ton objectif.

Quand j'ai eu enfin repris un peu ma vie, et eu assez confiance en James, je lui ai raconté mon histoire avant qu'il me trouve. Il sait ce que j'ai vécu. Mais ce que je viens de déballer je crois que c'est la première fois que je suis aussi ouvert avec lui, aussi honnête.

Codage par Libella sur Graphiorum