Je sens les mains de Noah se poser sur mes joues et diriger mon regard vers le sien. J'ouvre les yeux, les posant, fébrile, sur le regard de Noah. Je sens les larmes couler à nouveau sur mes joues. Lentement... C'est plus fort que moi. Ses paroles me touchent énormément... Il commence à me parler de lui, et mon cœur se serre. Si fort...
- Je suis tellement heureux d'avoir pu t'apporter ça... D'avoir pu vous donner à tous de l'espoir... Mais à quoi bon si désormais, vous perdez tous l'espoir, et vous déclenchez une guerre ? Je sais que c'est ce que vous attendez de moi depuis tout ce temps... Mais je... Ce n'est pas ce que je veux. Je n'ai jamais voulu ça... Peut-être que je suis trop faible. Peut-être que Malaïka et toi feriez de meilleurs leaders que moi alors...
Je me coupe dans mes paroles. Je me sens tellement mal. Je me rassois sur la caisse, plaçant mon visage dans mes mains. J'essaye de me reprendre, de me calmer. Je passe mes mains un instant dans mes cheveux.
- Je ne sais pas si j'en suis capable...
Je me suis fait détruire... Pour sauver une humaine. Une humaine que j'aime. Comment je pourrais être assez fort pour tuer tous les humains sans exception ? Tuer des gens auxquels je me suis attachés, et même des familles, des enfants.
- Noah... Je ne vous l'ai jamais dit et... J'ai peur de le dire à Malaïka... Ou à quiconque ici... S'il te plait, garde le pour toi... Je... Je me suis lié d'amitié avec des humains. Et... Tu as vu ces enfants jouer dans la neige, ou sur leurs balançoires... Tu serais prêt à leur tirer une balle en pleine tête ? Dis moi ! Dis le moi parce que... Parce que malgré toute la haine que j'ai en moi... Moi je m'en sens incapable !
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Mar 15 Sep - 17:22
De retour chez soi
Je le sens que je t'ai touché. Partiellement du moins. Tu n'es plus en état pour y croire complètement. Après je dois avouer...qu'on a pas aider. Tu as toujours su ce que je pensais, de ce que je voulais. Même Malaïka s'en cache pas, parce que notre passé nous a façonnés ainsi. Mais on a jamais rien fait contre ta volonté, jamais. Même si on espérait se battre un jour.
Tu t'éloignes finalement de moi pour t'asseoir, l'air encore plus détruit qu'au départ. Je me sens mal de l'avoir mis dans cette état. Parce que soyons honnête, j'ai un peu influencé sur son doute. Et maintenant qu'il a vécu une mauvaise expérience, il est encore plus désemparé. Ne change pas à cause de moi. Je n'ai jamais voulu ça. On est si différent, et c'est bien comme ça. Tu me fais du bien. Ta lumière me fait du bien, il m'empêche de tomber encore plus loin dans ma noirceur. Depuis combien de mort je serais mort sans ça? Et même si j'avais survécu, combien de temps aurait-il fallu pour que je deviens instable, du sang sur les mains? Tu aurais peut-être été obligé de me détruire pour l'espoir de paix que tu veux tant.
Alors c'est ainsi...bien sûr que tu t'es lié d'amitié avec eux, c'est ce que tu voulais...mais le fait que tu me l'as caché depuis tout ce temps je ne sais pas quoi en penser...Tu as vraiment cru que j'allais t'abandonner pour ça? Que je t'aurais crié dessus pour avoir fait ça? Que...que j'aurais tué tout ces gens auquel tu tiens, même des gosses pour te punir? J'espère vraiment que tu ne pense pas ça de moi...pas réellement.
-Bien sûr que non. Je sais que je n'ai plus toute ma tête mais je ne suis pas un monstre à ce point.
Et je ne veux pas que tu me prenne pour un monstre, jamais. Je tiens tellement que tu aille une bonne opinion de moi, malgré mes pensées lugubre, malgré que je sois cassé pour l'éternité. Je m'approche de nouveau de toi, prenant ces mains qui cache ton si beau visage, embrasse ta tempe avant de m'agenouillé devant moi, te regardant avec le plus de douceur possible, même si tes paroles m'ont un peu blesser, je ne veux te garder rancune. J'ai déjà assez de regret avec Logan, cet ami que j'ai injustement rejeté. Je n'ai pas envie de refaire la même chose avec toi.
-On s'organisera. Ensemble. Toi à notre tête. On a besoin de toi. Je ne pourra jamais les diriger, je ne suis pas fait pour ça. Mais...même si nous nous défendons comme on peut...les humains sont prévisibles. Ils nous menaceront bien avant qu'on le fasse. J'ai bien peur que nous devrons combattre pour vivre, tôt ou tard...Je ne sais pas si...si cette paix que tu souhaitais sois possible. J'aimerais tellement y croire, pour toi, pour nous tous. Mais c'est difficile pour moi de l'imaginer.
Je les déteste tellement, j'ai tellement envie d'un monde sans eux, que la simple idée de vivre avec eux me répugne. J'ai même du mal à croire que ce monde pourrait exister. Tant que les hommes se croiront au-dessus de tout, ça n'arrivera jamais. Je n'y crois pas. Mais toi, tu y crois dur comme fer, et je ne sais pas comment tu fais. J'aimerais tellement être comme toi, si optimiste.
Je sens ses mains saisir les miennes et je le laisse faire. Son baiser me fait énormément de bien... Il s'agenouille face à moi. Je m'en veux déjà pour ce que j'ai dit.
- C'est pas ce que je voulais dire... Je suis désolé.
J'ai l'impression que chaque mot que je prononce, chaque mouvement que je fais, ne fait que le blesser un peu plus encore... Je ne sais plus quoi faire pour me rattraper, quoi faire pour lui montrer à quel point je tiens à lui...
Je dois contrôler ces émotions que me submergent... Je dois me calmer. Je tente de sécher mes larmes suite à ses paroles, les essuyant rapidement à l'aide de mes mains. Je sais qu'il a raison... Je sais que tôt ou tard certains humains se mettront contre nous... Mais je ne veux pas y penser... Pas maintenant... Je sens que mon système va exploser sous la pression.
J'ai besoin de douceur, j'ai besoin... J'en sais rien. Je ne sais pas de quoi j'ai besoin... Je me laisse glisser doucement de la caisse, me retrouvant à genoux face à Noah. Je me penche légèrement vers lui et l'entoure délicatement de mes bras. Je le serre contre moi. J'ai besoin de le sentir. De sentir sa présence, sa chaleur. Je ferme les yeux, profitant de cette étreinte. J'ai la sensation qu'il me recharge. Ca me fait du bien. Oui je me sens bien, là, dans ses bras. J'aimerais pouvoir m'y cacher et ne plus jamais en sortir... Je blottis mon visage contre son cou, laissant mes mains compresser doucement son dos. Je reprends la parole tout bas, toujours niché dans son cou.
- Pardonne moi je m'égare... Je crois bien que c'est moi qui deviens fou...
Je finis par m'écarter doucement de lui, toujours à genoux. Je m'assois sur mes talons, attrapant doucement les mains de Noah, comme ayant peur de perdre son contact. Mon regard est posé sur nos mains, n'osant plus croiser le sien...
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Lun 28 Sep - 19:27
De retour chez soi
Je ne sais pas ce que sera notre avenir. Avec ces gens. Mais si vraiment, on arrive à cohabiter avec eux comme tu le veux, je ne crois pas que j'arriverai à m'adapter. Je ne crois pas que j'arriverai à oublier ce qu'ils ont fait, ce qu'ils nous ont fait. À ce que Liam m'a fait subir pendant des années. Je ne pourrais pas marcher main dans la main avec eux comme si rien n'était du jour au lendemain. Voir jamais. Mais je ferais des efforts pour ne pas les égorger pour toi. À défaut de m'adapter, je vais préférer rester auprès des miens, auprès de toi. Je me forcerai en temps voulu. Mais ça, c'est utopique. Ça n'arrivera pas. Je doute que ça arrive. S'il faut que le monde devient comme dans Terminator, alors ainsi soit-il, au moins les androïdes ne craindront plus rien du monde qui les ont créer.
Comme dans tes bras ainsi. Je suis heureux de retrouver ta chaleur contre moi. Et surtout, je sens une différence comparé à tout à l'heure. C'était triste et désespéré, maintenant c'est doux et chaleureux. Il y a toujours quelque chose mais c'est un peu dissous avec ce contact. Je ferme les yeux pour en profiter. Moi aussi je me sens mieux. C'est ce que je voulais. Profiter de ton contact ainsi.
-Non, tu n'es pas fou. Juste perdu. Tu es déchiré entre deux mondes, et c'est normal.
Après je ne peux que comprendre. Je suis moi-même dans ce débat intérieur. James et les miens, ou bien ma vengeance. Et je ne peux pas vivre avec les deux. Si je tue, je vais le décevoir et je vais devoir partir loin de mon sauveur. Et de l'autre, si je reste auprès de James sans faire quoi que ce soit, je vais continuer de ruminé et vouloir agir. Malgré tout ça, j'ai fait mon choix, pour l'instant. Mon admiration, mon respect et tout ce que je lui dois pour m'avoir sauvé vaut tellement plus que commettre des meurtres. Je suis bien plus heureux avec lui, que nulle part ailleurs.
-Prend le temps pour réfléchir. Du temps pour toi. Rien ne presse. Je suis là pour aider au besoin. Tu sais à qui parler.
Je reste tout contre lui, pendant quelques secondes, quelques minutes, je n'en sais rien. Son contact me fait beaucoup de bien. Je me sens plus léger, plus apaisé. J'ai envie de rester là pour toujours, caché au creux de ses bras, loin de mes questionnements et de mes responsabilités.
Les paroles de Noah me rassurent. Je suis soulagé de voir qu'il me comprend. Je ne pensais pas... Je pensais que sa souffrance aurait pris le dessus. Qu'ai-je fait pour mériter une telle confiance et une telle compréhension ? Il dit que je l'ai sauvé... Peut-être. Mais pour quoi ? Il ne souffre plus physiquement, mais toujours autant à l'intérieur. Et je n'arrive à rien faire pour l'apaiser... Je ne suis même pas sûr qu'une guerre et des meurtres réussiraient à le rendre heureux. Noah n'est pas un meurtrier... Il est juste aveuglé par sa propre douleur.
Je finis par me reculer doucement, prenant ses mains dans les miennes. Je lève mon regard vers lui alors qu'il reprend la parole. Je lui adresse un léger sourire, à travers mon air triste.
- J'aimerais pouvoir trouver un moyen de vous rendre tous heureux, rien qu'un peu. Mais je ne vois aucune issue. Tu n'es pas un meurtrier. Personne ici ne l'est au fond. On veut juste... Vivre. Je ne suis même pas sûr que tu trouves du bonheur après avoir tué des humains. J'aimerais au moins qu'on n'ait plus à se cacher. Mais cela suffira-t-il ? Je ne dois pas réfléchir uniquement pour moi. On a tous notre mot à dire. Mais je crois qu'on est tous... perdus.
Je garde ses mains dans les miennes, caressant doucement sa peau avec mes pouces. Je me calme doucement grâce à lui, à notre contact. On reste ainsi quelques instants. Je finis par aller me changer, enfiler des vêtements non tâché de thirium. Puis on descend retrouver les autres, main dans la main. Je serre mes doigts entre les siens, puisant mon courage en lui. Il est temps d'affronter nos frères et sœurs et de leur dire la vérité sur ce qu'il m'est arrivé.
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