J'ai dû expliquer la situation à mes hommes. Pas de secrets, pas de mensonges. J'ai dû leur dire pour Vaas, ce qui lui était arrivé et que... J'étais sans doute la seule personne à le comprendre et que je ne pouvais pas le laisser seul ce soir. Ça m'a foutu un putain de coup. Je me suis senti hyper mal. Skaan l'a vu et c'est avancé pour moi pour me prendre la main. J'ai mis du temps, quelques minutes même, avant de le prendre dans mes bras. Je ne pouvais pas rester trop longtemps. Vaas a besoin de moi. J'ai donc serré Skaan contre moi, avant d'aller de moi-même vers Andrew pour le câliner, puis vers Marcus. J'ai beaucoup pris sur moi, mais j'étais content de les serrer contre moi.

J'ai rempli ma veste de drogue en tout genre et je suis sortis. J'ai pris ma grosse berline noire et je suis allé jusqu'à chez Vaas. C'est pas moi qui aie conduit, mais un de mes hommes de main. J'en ai profité pour donner mes ordres à mes autres hommes de mains. L'ordre était simple "Démerdez-vous et retrouver le connard." Peu importe les moyens, je voulais qu'il soit retrouvé au plus vite. J'ai même demandé à ce que l'on contacte Marcus pour que je puisse lui emprunter des hommes. Je sais pas comment ils vont faire, mais je m'en fous. Ils sont cartes blanches. Qu'ils sortent tous les détectives privés de leurs lits, si il le faut. Je veux juste que l'on me retrouve ce fils de pute vivant. Oui, vivant. C'est important.

Je finis par arriver chez Vaas. Je monte jusqu'à son appartement, suivis par un homme de main. Il va rester collé devant la porte d'entrée. Plus jamais seul. Plus jamais. Après, je sais que je vais voir Vaas et que... Je crois que j'ai pas mal de confiance en lui. Je n'ai pas peur qu'il se passe quelque chose. Surtout pas là.

Je toque quand même à sa porte, avant de rentrer.

« Vaas ? »

Je le vois allonger sur son canapé. Je me sens tellement mal pour lui. J'en ai mal au cœur. Je suis triste et en colère en même temps. Ça me fume que l'autre connard soit toujours vivant. Je prends sur moi pour ne pas m'énerver. Je m'avance vers Vaas, prenant bien soin de garder un bon mètre entre lui et moi.

« Je suis là, Vaas. Je suis là. »

Je le regarde de loin, me sentant totalement impuissant. Je me retrouve à la place de mes hommes ce soir...

« Est-ce que... Est-ce que je peux t'approcher où tu préfère que je reste ici ? Je peux m'éloigner aussi, si tu préfère. »

Je suis totalement sous le choc quand Vaas vient soudainement se jeter dans mes bras. Plusieurs choses se passent dans ma tête en même temps. Vaas n'a pas peur de me toucher ? Oui, c'est Vaas qui me touche, tout va bien. Pourquoi il se jette dans mes bras ? Ce n'est personne d'autre Vaas qui me tient. Je bug complètement. Je suis en même temps surpris, triste, en colère, j'ai peur et je me pose bien trop de question pour réagir. C'est seulement quand il s'éloigne et qu'il s'excuse que mon cerveau réussi à laisser place à la parole.

« Non... Non, non, t'inquiète... Ça va. »

Je ne l'ai pas repoussé. Je suis... assez fier de moi, je crois. J'ai pas vraiment ressenti de peur, j'étais juste en mode... Ça va ? Il arrive à me toucher ? Comment ? Pourquoi ? Je suis un peu perdu, mais soulagé si il arrive à faire ça. Il veut même que je m'asseye à côté de lui sur le canapé.

« Oui, je veux bien. »

Je le regarde s'asseoir, avant de prendre place à ses côtés. Il me demande mon astuce. J'ai envie de rire tellement... C'est n'importe quoi... Mon astuce est pourrie... C'est pas une astuce, c'est juste un moyen pour ne pas avoir envie de se suicider tous les quatre matin. Je ne sais pas si je veux vraiment donner de la drogue à Vaas. Ok, habituellement je juge pas, mais là... Je sais que c'est pas la bonne idée.

« Il y a plusieurs possibilités, et je t'avoue que... l'une d'elle est... compliqué... »

Je soupire longuement, tout en venant poser mon regard dans le sien. Il semble au bout de sa vie. Malgré la faible lumière, je vois bien qu'il a pleuré. Mon cœur se serre. Je veux tellement tuer ce connard. Non, je veux le torturer à mort ! Je le ferais. Je m'en fais la promesse. Quand je l'aurai, je le dirai à Vaas pour qu'il le torture aussi, si il veut.

« Astuce numéro un... Le sexe. »

Doucement, ne voulant pas le brusquer, je pris la main de Vaas dans la mienne. Je n'ai pas peur. Vaas est trop dans le mal pour me faire du mal. Ouai, c'est idée me rassure. Horrible.

« On peut coucher ensemble. Ça peut être t'aider. Personnellement... Le sexe m'aide souvent quand je vais mal, même si... Actuellement... Enfin, on est pas là pour parler de moi. Je veux dire... On peut coucher ensemble, si tu veux et si tu sens prêt. »

Je le laisse réfléchir un peu, avant de continuer à parler.

« Pour la deuxième astuce... Ce n'est pas une astuce. C'est juste un moyen pour survivre. »

Je fouilla dans mes poches et pris le premier truc qui me tomba sous les doigts. Un sachet de cocaïne. Je le montra à Vaas, de ma main libre.

« Cela peut t'aider, ce soir, à aller mieux, mais... Je t'en pris, ne fait pas comme moi. Ne deviens pas accro au point de ne pas pouvoir vivre sans. S'il te plait. »

Bon, Vaas ne veut pas de la drogue. C'est une bonne chose. Enfin, je crois. J'ai pas envie qu'il devienne accro comme moi. Je sais que j'ai un problème avec ça. Mais bon, si j'en prend pas ce putain de prêtre va... Même en étant mort et enterré, ce connard continue à me hanter...

« Je te comprend... »

Je sentis Vaas serrer ma main, avant de m'entrainer jusqu'à sa chambre. Il veut que l'on couche ensemble ? Ok. On va y aller en douceur, comme Marcus l'a fait avec moi. Bon, on va d'abord s'allonger l'un à côté de l'autre. On va s'habituer doucement à la présence de l'autre. Je vais le laisser commencer quand il sera prêt. Il vient se coller à moi. Je le serre doucement contre moi. Je n'ai pas peur. Ça va. Je crois que je suis juste très stressé. Je veux faire ça bien et... Je pense que le mieux pour lui c'est qu'il me... prenne. Ok, je suis pas sûr d'être prêt pour ça, mais je veux que Vaas aille mieux.

Je laissa Vaas s'écarter de moi, me préparant psychologiquement pour la suite. Sauf que Vaas se met à parler soudainement. Je crois qu'il avait besoin de parler, même si cela n'a rien avoir avec le connard qui l'a violé. Je le laisse donc parler, l'écoutant attentivement. Il me parle de sa vie. De son passé, plus précisément. Il m'explique que l'adrénaline lui manque. Je penserais pas qu'il me parlerais de ça, surtout après ce qu'il vient de vivre... Mais je comprends ce qu'il ressent.

Je viens caresser la joue de Vaas quand je le vois mal en parlant de ce fils de pute. Je le laisse se calmer tout en restant près de lui. Il se remet à me parler. Et... Bah, putain, il a des triplés ? Putain, mais c'est quoi son sperme ? Heureusement que je suis un mec, hein. Et sa femme est de nouveau enceinte ? Bah putain... Il est le frère de Greg ou quoi ? Nan, mais sans rire, ce mec est pas fait pour la vie de famille. Il dit vouloir retourner à la CIA. Il veut de l'action, de l'adrénaline. Il faut que je l'aide, car... Car c'est mon ami.

« Tu veux bosser pour moi ? Être un de mes hommes de main ? Je peux te dire que tu t'ennuiera jamais. » Disais-je en rigolant légèrement, voulant le faire rire en retour.

Je me colla un peu plus à lui, posant ma tête contre la sienne. Ma main vient caresser sa joue.

« Tu peux aussi devenir flic. Bon, même si j'aime pas beaucoup les poulets. Ou bien pompier. Ou encore retourner à la CIA, quand j'aurai tué l'autre connard. »

Il faut vraiment que mes hommes le retrouvent. Je veux le tuer.

« Si tu veux, je peux t'emmener à mon stand de tir. Ça détend je trouve. »

Je veux aider Vaas à aller mieux. Le stand de tir peut être l'aider. Ça peut lui donner un peu d'adrénaline, mais... Est-ce qu'il a vraiment besoin d'adrénaline là ? Il aurait plus besoin de réconfort, d'amour... Mais je sais !

« Vaas, je connais peut-être une troisième astuce. Tu me fais confiance ? »

Je rigole légèrement en entendant la réflexion de Vaas sur le fait d'être mon homme de main. Le pire, c'est qu'il n'a pas tort. Je dirais que tous mes hommes de main m'ont vu au moins une fois baisé l'un de mes hommes. Bon, pas Andrew pour le moment, mais... Je crois que ça m'exciterais de le prendre en sachant que l'on nous observe. Ça à quelque chose de vraiment très excitant. Il faudrait juste que je chauffe bien Andrew pour qu'il accepte. Enfin, je veux pas le forcer, bien sûr. Si il déclare qu'il veut vraiment pas, ok, mais... Si je sens que ça l'excite en réalité... Je vais tellement le bouffer !

En tout cas, ça me fait du bien de le voir rire. Il me donne même une tape sur l'épaule. Je suis heureux de le voir comme ça. J'ai tellement peur qu'il vienne à se détruire à cause d'un connard. J'aime beaucoup Vaas. Clairement pas comme mes hommes, non, car... Ouai, même si ça me ferais chier, je m'en foutrais qu'il n'y ait plus de contact physique entre nous. Faut dire que j'essaye, de base, de le caser avec Maddison, alors bon. Ils seraient tellement mignons tous les deux... Enfin bref, là, pour le moment, j'essaye de parler boulot avec Vaas. Ouai, bon, j'avais oublié son âge sur ce coup-là.

« Et tueur gage à ton compte ? Ok, c'est pas légal, mais... Au moins, l'âge ne compte pas et je pense que tu peux avoir bien de l'adrénaline de côté là. »

Vaas vient se blottir dans mes bras, posant sa tête contre mon torse. Je viens passer mes mains dans son dos, venant caresser sa colonne vertébral du bout des doigts. Je lui propose que l'on aille à un stand de tir. Je me dis que ça pourrait lui faire du bien. Moi, ça me fait du bien. Vaas refuse, disant que peut être demain oui. Il va vraiment mal et ça me tue... C'est là qu'une idée me vient en tête. Je ne sais pas si ça peut vraiment aider Vaas, mais moi, ça m'a fait du bien. Je ne dis rien, pour le moment, à Vaas, lui demandant juste si il me fait confiance. Il accepte. Bien.

« Je reviens, alors. Ne bouge pas. »

J'embrassa son front et me redressa. Je m'éloigna doucement de Vaas et sortis de sa chambre. Je me dirige vers le salon. Je m'étais pas trompé, son téléphone est posé sur la table basse. Je le prend et va dans ses contacts. Maddison. Je l'appelle sans attendre. Vaas va vouloir me tuer, mais tant pis. Il me remerciera plus tard.

Au téléphone, je dis à Maddison que je suis un ami de Vaas. Je ne rentre pas dans les détails, je lui dis juste que Vaas va mal et que je voudrais qu'elle vienne. Elle me demande si il est malade, mais je ne lui répond pas. Je lui demande juste de venir au plus vite, si possible.

Je retourne ensuite voir Vaas, revenant m'allonger près de lui. Je le reprend dans mes bras.

« J'ai demandé à l'un de mes hommes de main d'aller me chercher quelque chose. Fais-moi confiance, ce n'est rien de dangereux ou je ne sais quoi. Ok ? »

Il va clairement m'en vouloir sur le coup, je le sais, mais je sais également que ça peut lui faire vachement du bien. Ok, j'ai mis du temps à accepter que mes hommes me voient faible et vulnérable. J'ai cherché à cacher ce qui me faisait mal. Et j'ai voulu jouer les durs devant eux, mais... En réalité, ça fait encore plus mal de ne rien montrer. Ok, sur le moment, on se sens mal de se mettre ainsi devant les personnes que l'on aiment, mais, justement, elles aussi elles nous aiment et finalement elles sont là pour nous soutenir. Au début, je cherchais clairement à me cacher et à me renfermer quand je faisais mes crises, mais depuis que je m'ouvre à mes hommes, bah ça va mieux. Je trouve que je gère mieux mes crises, quand ils sont là, car... Je sais pas, mais c'est comme si je m'étais ma vie entre leurs mains et que je leur faisais confiance. Comme ci je me permettais de baisser la garder pour me concentrer sur ce qui me fait mal. Ok, je reste con, parfois, mais ça va mieux et... Et je crois que Vaas a besoin de ça également. Surtout, maintenant.

« Un psy ? T'inquiète. Je hais les psys... » Crachais-je presque méchamment, sans le vouloir.

Je sens Vaas un peu plus contre lui et je fais de même. Je souris légèrement quand il me demande si je peux rester dormir. Ça me touche qu'il fasse confiance à ce point, après ce qu'il a vécu, mais ça brise autant le cœur. Si il savait que Maddison arrivait... Je ne suis pas sûr qu'il me proposerai. Dans d'autres circonstances, j'aurais pu m'imaginer des choses, mais là, non.

« Si tu veux, mais... Je pense que tu va vite changer d'avis. » Disais-je en rigolant légèrement.

Le silence revient entre nous, jusqu'à ce que j'entende quelqu'un toquer à la porte de la chambre. Ça doit être Maddison. Je serra un peu plus fort Vaas, pour le câliner.

« Ne m'en veut pas trop, ok ? »

J'embrassa de nouveau mon front et me dégagea de là. Je me leva et alla vers la porte. Arriver devant, je m'arrêta et me tourna vers Vaas.

« Essaye de ne pas trop jouer les cons, Vaas. Tu as dit que tu me faisais confiance et crois-moi... Ça ne peut que te faire du bien, si tu te laisse un peu aller. »

J'ouvris la porte et tomba nez à nez avec Maddison. Elle est toute petite. Elle est vraiment trop mignonne. Je souris en la voyant, la cachant encore un peu aux yeux de Vaas.

« Prends-soin de lui, d'accord ? »

Je sortis de la chambre et alla dans le salon, m'asseoir dans le canapé. Je vais attendre un peu avant de me barrer. On ne sait jamais, si l'autre est trop con.