I am coming with puppy eyes included

Concentré sur le fait qu’ils devaient amener l’armoire jusqu’au camion, Sam fronçait presque les sourcils, l’air très sérieux. Il ne voulait pas déranger, comme toujours, donc il restait concentré. En même temps, le type du magasin, Timothy, donc, lui fit part de quelques instructions que Sam écouta. Ok…Mettre l’armoire au sol pour la soulever. Il imaginait la scène et hocha la tête pour montrer qu’il avait compris.

- D’accord…

Il suivit d’ailleurs ensuite le fait qu’il fallait tenir un meuble de telle façon pour ne pas avoir mal au dos – ce qui s’avérerait sûrement pratique pour les autres moments – et il s’essaya une fois qu’ils furent à devoir monter le meuble dans le camion.
Sam, tout aussi agile qu’un danseur pouvait l’être, n’eut pas trop de mal à se baisser et à s’accroupir tout en soulevant le meuble.

Il sentit immédiatement le changement : ça semblait bien plus facile et il en fut presque fasciné.
Sam aida donc Tim a placer le meuble dans le camion, et poussa sans trop de mal, mais avec un large sourire. Finalement, le plus dur avait été plus facile que prévu.
Et ce grâce aux conseils de Tim et à sa bonne humeur, sûrement.

- Oui ! répondit Sam quand Tim parla de la bonne chose de faite, puis il hocha la tête quand l’autre lui demanda de ne pas bouger.

En l’attendant, il se contenta de s’accroupir, puis de se relever, comme s’il allait soulever un meuble, pour s’habituer. Sa souplesse l’aidait pas mal, et il avait un petit sourire. La danse avait du bon, même quand il n’était pas question de danser.
Quand Timothy revint, il se releva rapidement et eut un air ultra content qu’on lui offre de l’eau. C’était idiot. Mais un cadeau c’était toujours bien :

- Oh ! Merci beaucoup !

Il commença à boire un petit peu, et hocha la tête pour la lampe. Même si un sommier lui semblait plus lourd… Enfin, il ne voulait pas déranger et faire des remarques, même pour aider, donc Sam se dirigea vers les meubles restants, tout en tentant de discuter un peu.

- Ca fait longtemps que vous travaillez ici ? En tout cas, je crois que si je déménage, je sais où j’irais acheter mes meubles !

Il eut un petit sourire. C’était un peu sincère. Il n’y avait jamais pensé, mais s’il venait à quitter sa mère, pour vivre tout seul, alors…
Il aurait besoin de meubles.
Et avoir affaire à un vendeur aussi sympa que Tim l’arrangerait bien.
Il souleva la lampe en utilisant le principe appris par Timothy même s’il ne fut pas sûr que ça serve dans ce cas :

- On aura vite fini en fait… Vous êtes efficace.

C’était sincère, et dit avec un sourire, bien évidemment.

I am coming with puppy eyes included

Sam essayait finalement de faire connaissance avec Tim. Celui-ci l’aidait à porter les meubles, et semblait assez sympathique pour faire attention au jeune homme et à son dos, alors… Et puis, quand on avait la tchatche sociale, ça aidait aussi à discuter, à poser des questions, avec aisance.
Du coup, Tim vint à répondre à la question de Sam, précisant que ça faisait trois ans qu’il était là, mais qu’il ne comptait pas rester.

En entendant ça, le jeune Theïrin l’observa avec curiosité, se demandant ce qu’il voulait dire par là. D’autant que Tim ne semblait pas embarrassé par ça, et fini par donner des détails, précisant alors qu’il désirait ouvrir sa librairie.
Et pour quelqu’un comme le danseur, qui avait probablement au moins mille livres dans sa bibliothèque, malgré l’essor du livre numérique…. Eh bien c’était une très bonne nouvelle.

- Oh ?? Une librairie ? C’est trop cool ! Bon l’endettement c’est moins cool mais… J’adore les livres ! Et j’adorerais venir chez vous ! …. C’est trop si je demande où elle se trouvera ?

Il osait un peu quand même à demander. Parce qu’après tout, ça serait avec plaisir qu’il viendrait trouver une autre librairie, même si à New York, ce n’était pas ce qui manquait. Surtout les bouquineries. Sam passait beaucoup trop de temps dans les bouquineries.

Et en même temps, Sam pensait à lui-même. Qui avait tout lâché chez Android Technology pour devenir danseur à quasiment plein temps… Il savait ce que c’était, de prendre des risques pour quelque chose qui nous tenait à cœur, et au fond de lui, il encourageait clairement Tim à réaliser son rêve.

Quand Tim lui demanda pour le déménagement, Sam eut un petit rire et secoua la tête avant de répondre :

- …Pas vraiment. Je crois que j’aime un peu trop vivre chez ma mère.

Il n’en était pas embarrassé, bien au contraire. Il adorait sa mère, et la maison de celle-ci, donc ça lui allait très bien. D’autant qu’il avait la place, pour ses milliers de livres et pour danser.

- Mais j’espère de tout cœur que votre projet touchera son but ! Parce que déjà les livres c’est trop cool – je l’ai déjà dit je crois… - et qu’ensuite… Je sais ce que c’est de quitter un boulot pour quelque chose de plus risqué mais qu’on aime.

Du reste, il posa joyeusement sa lampe dans le camion, et se fit la remarque que ce fut une action relativement simple. Un sommier semblait plus encombrant et compliqué à porter.

- …Bon que reste-t-il ? La table et la table de chevet je crois ? Pour la table on peut la porter seul ou… ?

Il était prêt à la porter s’il fallait, vu que Tim avait porté le sommier.
Histoire de faire dans l’équivalent.  

I am coming with puppy eyes included

Comme Sam paraissait enthousiaste à l’idée que Timothy allait ouvrir une librairie –et ce n’était pas juste « paraître » -, celui-ci lui donna plus d’informations. Brooklyn était un lieu ravissant. Sam se renseignerait sûrement à l’endroit où elle se trouverait.
Le garçon approuva pour l’inconnu. Même si en vrai, s’il n’avait jamais pensé à faire ce qu’il avait fait, c’est parce qu’il appréciait quand même son travail à Android Technology. Puis les choses avaient drastiquement changé quand il avait rencontré Judi.
Et maintenant qu’il était proche de son père, il avait trouvé la force de lui dire qu’il arrêtait là.

Du reste, au début, quand il avait donc décidé d’être juste danseur, il n’y avait pas eu trop d’inconnues mais… Quelques une qui l’avaient à la fois surexcité et en même temps angoissé un peu. Mais si Timothy changeait du tout au tout pour un projet d’ouverture de librairie, clairement, il devait se sentir plus stressé que Sam.
Sam, qui bien qu’il ne le connaissait pas plus, l’encourageait tout de même mentalement.

Il se rappela soudain qu’étant Sam Theïrin, et donc, un Theïrin, forcément, on avait un peu parlé de son départ de l’entreprise de son père. Mais il ignorait qu’on en avait même parlé à la télévision. Même si les journaux avaient déjà parlé de sa passion pour la danse, puisque pour le monde il semblait être une célébrité juste parce qu’il avait le nom parfait.

- Oh euh, merci.

Il eut un sourire. Les compliments, ça lui faisait encore tout drôle, mais il s’adaptait et remerciait. Il n’estimait pas que ça soit si magnifique, mais au moins, il s’efforçait de faire de son mieux, et puis, sa passion lui permettait de s’exprimer librement avec son corps.

Le sujet tournait toujours bien sûr sur le déménagement de Sam, du moins, des meubles qu’il allait donner aux sans-abris. Il hocha la tête pour la table, mais il se sentait un peu nul, de laisser cet homme fort sympathique tout faire pour lui.

- D’accord…Eh bien, comme ça, vous aurez eu une fin de journée euh…Différente ? Au fait, quand comptez-vous ouvrir votre librairie ? Il faudra que vous me donniez l’adresse !

Sam n’avait pas perdu le fil : il restait enthousiaste pour la librairie de Timothy.

- Et s’il faut…Je le fais rarement, mais je peux vous aider à la rendre célèbre.

Il utilisait rarement sa notoriété pour ce genre de chose, puisqu’en fait, de base, il n’aimait absolument pas utiliser sa notoriété. Sam suivit Timothy jusqu’au camion et le laissa poser la table. Il eut un air satisfait. Tout le monde serait heureux de voir tout ça. En plus des autres meubles déjà entreposés dans l’enceinte du camion.

- Merci beaucoup en tout cas !

Le Theïrin lui était fort reconnaissant. Pour lui, ce n’était pas juste aider Sam que Timothy avait fait, mais il avait aussi aidé des gens dans le besoin. Et quelqu’un qui fait une bonne action comme ça a le droit à un cookie. Ou quelque chose du genre.

- Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, alors…

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Sam n’avait jamais vraiment vendu un produit. Il l’avait construit, un peu conçu, quand il était designer, mais sinon… Il ne savait pas ce que c’était que d’être vendeur et que chaque journée ne se ressemble pas. A vrai dire, il n’était de toute façon pas sûr de savoir-faire de la vente correctement, alors… Mais ça avait l’air passionnant.
Il écouta Tim parler de sa librairie, et comprenait bien que c’était plus compliqué que ça en avait l’air. Quoique, ça avait l’air compliqué de base… Sam était content de ne pas avoir décroché pour passer sur quelque chose où il fallait autant d’organisation. Après tout, le jeune homme n’était pas sûr de se sentir assez responsable pour ça.

- J’espère que vous sauterez le pas.

Parce que premièrement, Sam était quelqu’un de naturellement encourageant, et secondement, il adorait les livres. Squatter une librairie où il connaissait le libraire était un plus.
Sam eut un sourire à l’idée de venir à la soirée d’ouverture. Il pourrait inviter Keisha, ou même toute sa famille.
Là était toute la ruse : partout où allait un Theïrin, un journaliste suivait souvent… De quoi faire une excellente publicité pour la librairie.
Mais ça ferait aussi beaucoup de pression, peut-être.

Dans le même temps, Sam et Tim avaient fini de remplir le camion. Ils étaient chacun satisfaits, mais Tim n’avait pas tout à fait fini, puisqu’il y partit vite noter son numéro de téléphone à Sam qui l’observa et eut un sourire.

- Merci beaucoup ! J’y penserais alors. Et hm…. Je vous enverrais quand même un message. Pour que vous puissiez m’inviter à la soirée, si ça se fait. Ça serait vraiment avec plaisir que je viendrais !

Il prit le papier, le rangea précautionneusement dans ses poches de pantalon, là où se trouvait son téléphone, et il regarda Tim :

- Encore merci pour le camion… Avec ça, je vais faire des heureux.

Il salua encore Tim, et se dirigea vers son camion, dans lequel il entra, une fois toutes les portes fermées.
Restait à rentrer à l’association pour donner le tout à tout le monde. Mais de sûr, il espérait revoir Tim. C’était toujours agréable de croiser quelqu’un de sympathique.