À ton tour de me sauver la vie

Je ne pensais pas qu'un jour, je me rendrais un jour sur leur tombe. Quand je repense à tout ce qu'il c'est passé. Peut-être que finalement, à cette époque, j'avais déjà signé un pacte avec le diable. Cela expliquerait bien des choses, comme le fait que Dieu reste si silencieux face à moi. Pourtant, j'ai l'impression d'avoir tout fait pour lui. J'ai même servi son fils au péril de ma vie. Et là seule fois ou j'ai eu besoin de lui, il... Mia à sans doute raison, peut être que Dieu ne veut pas de moi. Dieu n'est peut-être pas bon. Dieu n'est peut-être pas celui que l'on pense. Peut-être que... Et si tout cela n'était que des mensonges ? Des mensonges, à moins que... Je me sens perdu, pour la première fois de ma vie. Habituellement, quand je commençais à ne plus savoir où aller, je me posais, je priais et je pensais à Dieu, mais là... Peut-être que je devrais boire un verre ? Après tout, c'est la... cinquième règle dont Mia m'a parlé. Je ne sais vraiment pas quoi penser de tout ce qu'elle m'a dit. Satan. Les Démons. Le clan. Pourtant... elle semblait tellement me comprendre...

Un soupir traversa ma bouche, alors que je pris la direction pour sortir du cimetière. Il est tard. Charlie doit m'attendre à la maison. Au moins, il semble heureux de ne plus avoir à faire des prières à chaque repas. Il est tellement mignon.

« Ouah, t'es vachement mignonne, dis donc. T'aurais pas un petit 06 ? »

Je me tourna vers l'homme qui venait de me siffler avant de me parler, il était accompagné de quatre amis à lui, a priori.

« Non, désolée. » Répondais-je calmement, avant de continuer mon chemin.

Les hommes arrivèrent rapidement derrière moi. Celui qui avait parlé attrapa mon bras et me tira vers lui.

« Soit pas une salope et viens jouer avec nous, ma belle. »

Il passa sa main sur ma joue, mais je l'arrêta rapidement en lui tordant le poignet en deux secondes.

« J'ai dit non ! »

La colère gronda doucement dans ma voix et une parole de Mia me revient en tête. "Si quelqu’un vous ennuie, dites-lui d’arrêter. S’il continue à vous ennuyer, détruisez-le." Il m'ennuie ! Je leva la jambe et lui donna un coup de pied dans les parties génitales. Résultat, l'homme me lâcha, mes ses amis foncèrent sur moi et me plaquèrent violent contre un mur. Je tenta de me débattre, mais ils étaient plus nombreux et plus fort que moi.

« T'es vraiment une belle garce ! Je vais te montrer ce que ça fait de s'en prendre à nous ! » Dit-il en sortant un couteau et le mettant sous ma gorge.

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À ton tour de me sauver la vie

Est-ce que j'ai peur ? Je ne sais pas. Je n'y pense même pas. Mon esprit est juste préoccupé par ce couteau qui se trouve sous ma gorge, mais également par ses quatre hommes. Il faut que je prenne le temps de réfléchir, et donc de les occuper en attendant. Les faire parler ? Cela peut être une solution, mais il faut trouver le bon sujet pour leur faire faire la discutions pendant quelques minutes, du moins le temps que je mette au moins un plan pour me sortir de ce pétrin. Cependant, je n'eus point le temps pour cela, car... Jeanne ? Que fait-elle ici ? Je ne pensais plus jamais la revoir. Oui, je suis bien heureuse de la revoir, mais pas dans de telle circonstance.

Que dit-elle ? Elle leur propose... son corps contre ma vie ? Oh, Jeanne... Non, ne fais pas une telle chose, pas à ses hommes et avec aucun homme, d'ailleurs. Ne le fais que si tu le veux vraiment. Une colère commença à gronder en moi. Habituellement, je prend une grande inspiration et cherche à trouver la paix dans tout cela, mais là... Dieu n'existe pas ? Dieu ne m'aime pas, en tout cas. Alors pourquoi devrais-je enfouir ma colère ? Et si je ne la laissais pas s'exprimer, pour une fois ? De plus, les paroles de Jeanne étaient vraies. Je ne me laisserais pas faire aussi facilement.

Je tenta de me débattre, essayant même d'enfoncer mes talons dans leurs chaussures, afin qu'ils me lâchent. Malheureusement, rien ne marcha. Je pensais, pourtant, pendant un moment, réussir, mais leurs emprises étaient bien trop fortes sur moi. Ils étaient trois hommes. Trois hommes fort et puissant. Que faire ? Réfléchis, Rachel, réfléchis !

« Jeanne ! Ne reste pas là. Ne laisse pas ses hommes s'en prendre à toi ! Ne t'en fais pas pour moi, comme tu as dit, je ne me laisserais pas faire ! »

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À ton tour de me sauver la vie

Elle sait ce qu'elle fait ? Mais de quoi est en train de parler Jeanne ? A-t-elle conscience de ce qu'elle dit ? S'offrir ainsi à ses hommes ? C'est... Non, elle ne peut pas faire ça. Je ne peux pas la laisser faire ça. Je ne peux la laisser donner sa vertu à n'importe quoi. Et si elle était vierge ? Je n'ose l'imaginer. Non, je ne peux vraiment la laisser faire ça. J'ignore si elle est réellement un ange ou une simple humaine dont j'ai un jour croisé la route, par le pur hasard, dans tous les cas, je ne peux laisser ses hommes s'en prendre à elle. Je préfère qu'ils s'abandonnent à moi. En moi. J'ai déjà offert ma première fois à Marcus. Il m'a offert énormément de plaisir. Je sais bien, je le sens au plus profond de moi, que cela sera tout l'inverse avec ses hommes. Cela m'effraie même, mais... je dois protéger Jeanne. Je le dois. Une nouvelle fois.

Alors que je regardait Jeanne vouloir conclure son marché avec l'un des quatre hommes, ce dernier attrapa fermement sa main. Il l'attira vers lui, pendant que l'un des trois qui était près de moi, s'approcha d'elle. Oh non... Il compte nous... toutes les deux. Non, pas Jeanne. Non !

Jeanne répondit rapidement à cette agression envers ces deux hommes qui l'avaient attrapé. Il donna un coup de poing dans le visage de l'un d'eux, avant de tordre le bras au deuxième. Jeanne a plus de réflexe et de sang-froid que je l'aurait pensé. Il faut que je me ressaisisse à mon tour. Je recommença à me débattre avec force, voulant à tout prix m'extirper de leur emprise, mais ils étaient bien plus fort que moi.

L'un d'eux me plaqua plus ferment contre le mur, venant placer un couteau sous ma gorge. Je sentais la larme contre ma peau. Mon cœur se stoppa une seconde dans ma poitrine, alors que je fermais les yeux, calmant mes gestes.

« Hé connasse ! Tu va lâcher notre pote, sinon j'enfonce le couteau dans la gorge de ton amie ! »

La mort. Si il enfonçait le couteau dans ma trachée, je ne mourrais pas. Enfin, pas tout de suite. Je commencerais à perdre beaucoup de sang. J'aurai beaucoup de mal à respirer. Énormément même. L'oxygène aurait du mal à circuler dans mon corps. Si je me débat avec le couteau planté dans ma gorge, j'aurais plus de chance de mourir, alors que si je reste de calme, je peux avoir une chance. Mais ça, c'est si il vient à enfoncer ce couteau dans ma gorge.

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À ton tour de me sauver la vie

Devrais-je prier ? Il n'y a pas si longtemps, quelques jours quand y pense, j'aurais déjà crié le nom de Dieu pour qu'il me vienne en aide. Je l'aurais hurlé dans ma tête. Je l'aurais appelé avec mon cœur. Je lui aurais dit quelque chose comme…  "Seigneur, viens-moi en aide. Aide la pauvre brebis égarée que je suis. Ses démons, ses enfants du diable, ses diablotins même, sont trop nombreux et menaçant pour moi, ton enfant, ta fille, ta fidèle." Oui, j'aurais dit tous ses mots dans ma tête. Peut-être même à voix haute. J'aurais appelé le Seigneur de tout mon cœur. Je l'aurais fait, mais... Il ne serait jamais venu... Il ne viendrait pas. Il ne viendra jamais. Il n'est jamais venu, d'ailleurs...

Jeanne... Jeanne avait voulu bien faire. Elle avait voulu me venir en aide et la voilà prise aux griffes de ses hommes. Elle aussi. Elle se retrouve, par ma faute, jetée à l'arrière d'une camionnette blanche. Cinq hommes contre deux femmes. Cinq hommes armés contre deux femmes qui n'avaient que leurs poings. Le combat semblait perdu d'avance. Un seul faux pas et nous étions mis à terre. Un seul faux est nous étions surement morte, ou bien dans un état proche de la mort.

Je tourna légèrement le regard vers Jeanne, une fraction de seconde, quand elle me parla, pour rester concentré sur la présence des deux hommes dans l'arrière de la camionnette avec nous.

« Je m'inquiète pas... » Disais-je avec froideur, avant de me lever et de vouloir foncer sur l'un des hommes.

Je n'eus le temps de rien. L'un sorti son arme à feu et le pointa sur moi.

« Je te conseille de rester à ta place. »

Je le regarda froidement, serrant les poings, tout en me rasseyant à côté de Jeanne. Il fallait qu'on fasse quelque chose et vite. Peut-être que je pourrais en avoir un en le draguant un peu. En le faisant venir à moi. Il faudrait que j'aie celui qui a l'arme. Je pourrais lui piquer. Je n'ai pas vraiment le choix. Il faut que je tente.

Je me redressa, regardant l'homme qui m'avait parlé. L'homme armé. Il me fixa, tenant fermement son arme.

« Je t'ai dit de rester à ta place. »

« Tu veux m'aimer à me remettre à place. » Disais-je d'une chaude voix, tout en remontant légèrement ma robe. « Pourquoi on devrait attendre ? J'ai toujours rêvé de le faire dans une camionnette... »

L'homme sembla surprit, hésitant, mais sourit à pleines dents.

« Hé ben, si c'est ce que tu veux. »

Il avança vers moi, tenant toujours son arme d'une main. J'entendis l'autre homme soupirer, mais ne dit rien. Tout se passait bien. L'homme arriva face à moi, posant une main sur ma joue.

« Je suis sûr que tu suce bien. »

« J'adore ça. » Répondais-je en souriant.

Il approcha son visage du mien, pour m'embrasser. Je le laissa faire, le laissant venir à moi. Il baissait la garde, je le sentais. Je le laissa venir jusqu'à quelques millimètres de mes lèvres et je lui donna un coup de genoux dans l'entrejambe. L'homme se plia en deux et j'en profita pour voler son arme. Je n'attendis pas et lui tira dans le ventre. L'homme tomba à terre en hurlant.

« PUTAIN ! LA PUTE ! »

Je leva l'arme vers l'autre homme qui leva automatiquement les mains.

« Jeanne, fouille-le. Il faut lui prendre son arme à lui aussi. »

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À ton tour de me sauver la vie

Mon cœur battait à mille à l'heure dans ma poitrine. Jamais je n'avais atteint un tel niveau d'adrénaline, même chez Tree Of Life. D'habitude, j'arrive à garder mon calme, surtout grâce à mon métier... Enfin, grâce à mon ancien métier d'infirmière. Sans parler des cours de sport de combats que j'avais pris quand j'étais plus jeune. Mais là... tout était allé si vite, si brusquement. Mon ventre se levait et se baissait au rythme de ma respiration rapide, presque effréné. Mes yeux étaient grands ouvert, fixant le ciel bleu qui se trouvait sous mon nez. Quelques nuages paissaient silencieusement, bougeant à peine, de millimètres en millimètres dans le ciel. Tout semblait si calme soudainement. Surtout après tout ce chaos de ses hommes qui avaient failli nous violer, voir peut-être même nous tuer. C'était un miracle que nous ayons réussi à nous sortir de là. Enfin, tout cela avait été grâce à Jeanne qui avait su nous tirer d'affaire magnifiquement bien.

Elle avait réussi à assommer un homme, qui avait toute fois eut le temps de prévenir le conducteur et le passager. Elle avait ensuite ouvert la portière latérale de la camionnette. Et ensuite... Elle m'avait sauvé la vie. Elle m'avait protégé avec son corps, tout en sautant sur la route. On avait tellement roulé sur le bitume, mais finalement on était vivante. On avait réussi à fuir ses hommes et... Jeanne ! Je n'ai pas vu comment aller Jeanne. Heureusement, je me rassura en entendant sa voix. Tout va bien. Étrangement, j'ai envie de rire. Je crois que c'est la pression qui retombe.

« Oui, ça va et toi ? Tu nous a sauvés la vie. »

Je me redressa difficilement, sentant des pics de douleur un peu partout. Je grimaçais, mais je continuais dans mon mouvement et finis debout. Je me retourna vers Jeanne et je me sentis soudain mal en posant mon regard sur elle.

« Oh non... »

Je me rapprocha d'elle rapidement, essayant de mettre de côté ma propre douleur, pour venir m'agenouiller près d'elle. Je me mis dans son dos, pouvant observer le morceau de métal planter dans son omoplate. Je savais que je ne devais pas y toucher, il y avait déjà quelques fines gouttes de sang qui s'échappait de sa blessure. Au moins, elle était toujours consciente. Je pris une grande respiration, cherchant à reprendre mon sang-froid d'infirmière.  

« Ok... Respire tranquillement, je vais appeler une ambulance. Tout va bien se passer, d'accord ? »

Tout en parlant, je pris mon téléphone portable et commença à composer le numéro.

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